[09/10/2006 08:50:00] FRANCFORT (AFP) Le groupe européen d’aéronautique et de défense EADS envisage de confier la direction de sa filiale Airbus au Français Louis Gallois en cas de départ de son patron actuel, Christian Streiff, selon des informations de la presse allemande lundi. Un successeur à Christian Streiff pourrait être présenté rapidement, indique le Financial Times Deutschland, qui cite des sources industrielles. Deux solutions sont actuellement à l’étude pour le remplacer, poursuit le quotidien. L’une d’entre elle serait que le co-président français d’EADS, Louis Gallois, prenne la direction d’Airbus, tout en conservant son poste actuel, indique le journal. L’autre possibilité serait le maintien de M. Streiff à son poste au moins jusqu’en mai 2007, date de l’élection présidentielle en France. Le ministre français de l’Economie et des Finances, Thierry Breton, tente de convaincre le patron d’Airbus en ce sens, poursuit le FTD. Dans tous les cas, la piste d’un successeur en interne est privilégiée par EADS, croit savoir de son côté le Handelsblatt. M. Streiff, qui a remplacé en juillet l’Allemand Gustav Humbert à la tête d’Airbus pour redresser l’avionneur en crise, vient de Saint-Gobain. En attendant la nomination d’un nouveau patron chez Airbus, le co-président allemand d’EADS, Thomas Enders, pourrait assurer l’intérim, ajoute le quotidien, qui cite des sources d’entreprise. Le gouvernement français a apporté son soutien ce week-end à M. Streiff, par la voix du Premier ministre Dominique de Villepin, alors que des rumeurs insistantes sur son départ ont circulé.
“Il fait un formidable travail et donc je pense qu’il n’y a aucune raison qu’il y ait une démission de la part de M. Streiff dont je veux saluer le travail important qu’il a fait au cours des dernières semaines pour engager l’entreprise dans la voie du redressement”, a déclaré Dominique de Villepin, interrogé au Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro. Les rumeurs d’une démission de Christian Streiff ont été démenties par Airbus. Pourtant, le PDG nommé il y a trois mois a bel et bien brandi cette menace pour faire passer son plan drastique d’économies présenté suite aux nouveaux retards de livraison enregistrés par l’avion géant A380, a-t-on appris en fin de semaine dernière auprès de l’avionneur. Selon le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung de lundi, M. Streiff a effectivement adressé sa demande de démission la semaine dernière auprès d’EADS. Ce départ reste toutefois pour l’instant formel, puisqu’il doit encore être approuvé par les instances dirigeantes d’EADS, précise de son côté le FTD, qui se base sur différentes sources. EADS est détenu à parité par les Français (15% de l’Etat et 7,5% de Lagardère) et les Allemands (via les 22,5% de DaimlerChrysler). Soucieux de faire voler en éclat les “tabous” pesant sur la répartition très politique des tâches entre sites de production français et allemands, au nom d’une efficacité accrue, M. Streiff suggère notamment de rapatrier à Toulouse toutes les opérations de l’A380 et de confier en échange l’assemblage de toute la gamme A320 à Hambourg (nord de l’Allemagne). Cette nouvelle crise au sein d’EADS devrait trouver son dénouement la semaine prochaine. “Il faut aboutir d’ici le 12 octobre”, date du prochain Conseil des ministres franco-allemand à l’Elysée, selon un bon connaisseur du dossier. |
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