[09/10/2006 15:09:29] MOSCOU (AFP) Les producteurs russes d’aluminium Rusal et Sual ont annoncé lundi leur fusion, à laquelle le groupe suisse Glencore apportera une grande part de ses actifs dans cette activité, donnant naissance au numéro un mondial du secteur et à un nouveau géant russe doté d’un grand appétit. “C’est un évènement historique”, a déclaré le président du conseil d’administration de Sual, Viktor Vekselberg, en dévoilant lors d’une conférence de presse à Moscou la création du nouveau géant valant entre 25 et 30 milliards de dollars selon les analystes et représentant un chiffre d’affaires cumulé de de 10 milliards de dollars. “Les trois compagnies Rusal, Sual, Glencore ont signé après de longues négociations un accord sur l’union de la plupart de leurs actifs”, a déclaré l’homme d’affaires milliardaire. Il s’agit de la plus importante fusion jamais réalisée par des compagnies russes, à l’exclusion du rapprochement avorté entre les pétroliers Ioukos et Sibneft en 2003. La nouvelle entité, baptisée Compagnie unifiée Rusal (Rusal étant l’abréviation d'”aluminium russe”), sera détenue à 66% par les actionnaires de Rusal, à 22% par ceux de Sual et à 12% par Glencore, a précisé M. Vekselberg. Elle emploiera 110.000 personnes dans 17 pays sur cinq continents, précise un communiqué commun des trois sociétés.
Le nouveau groupe devrait entrer en Bourse d’ici 18 mois, “le plus probablement à Londres”, a également annoncé M. Vekselberg. Cette entrée en Bourse est un instrument pour de futures acquisitions, a expliqué ce responsable, laissant entendre que le groupe comptait encore renforcer ses activités dans l’aluminum voire se diversifier dans d’autres métaux pour devenir un véritable géant minier. “La nouvelle société commune sera très ambitieuse et l’annonce d’aujourd’hui est une étape vers nos futurs objectifs”, a aussi souligné Oleg Deripaska, le président du conseil d’administration de Rusal et principal actionnaire du nouveau groupe. L’entrée en Bourse est plutôt destinée à renforcer la visibilité et la réputation du groupe à l’étranger. “Nous n’avons pas de problèmes d’argent, nous pouvons obtenir facilement entre 12 et 13 milliards de dollars par des crédits” mais une entrée en Bourse permettra “d’émettre des actions” en cas de fusion avec un groupe étranger, a observé Andreï Shtorkh, porte-parole de Renova, le holding de M. Vekselberg. Le groupe sera doté un conseil d’administration avec trois membres indépendants, dont son président Brian Gilbertson. Le nouveau géant de l’aluminium a une capacité de production de plus de 4 millions de tonnes d’aluminium primaire par an. Il dépasse ainsi l’actuel numéro un du secteur, l’américain Alcoa, qui produit 3,6 millions de tonnes d’aluminium par an et le canadien Alcan (3,5 millions de tonnes par an). La compagnie unifiée Rusal sera aussi le premier producteur mondial d’alumine, avec une production annuelle de 11 millions de tonnes de ce produit intermédiaire de l’aluminium. Le nouveau Rusal sera “le premier groupe au monde dont la production dépassera 5 millions de tonnes d’aluminium primaire par an” et ce dans “trois à trois ans et demi”, a également assuré le directeur général du nouveau groupe, Alexandre Boulyguine. Le milliardaire russe Oleg Deripaska, président du conseil d’administration de Rusal, dont la fortune est estimée à 14 milliards de dollars par le quotidien Vedomosti, devient ainsi à 38 ans le principal actionnaire de la nouvelle compagnie. La création de ce nouveau géant a reçu l’agrément du président russe Vladimir Poutine. M. Vekselberg lui avait présenté le projet de fusion le 13 septembre devant les caméras de télévision. |
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