L’Opep semble déterminée à agir pour soutenir les cours

 
 
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Le président de l’Opep, le ministre nigérian Edmund Daukoru, lors d’une réunion de l’organisation le 11 septembre 2006 à Vienne (Photo : Dieter Nagl)

[09/10/2006 12:04:29] PARIS (AFP) L’Opep paraît désormais bien déterminée à enrayer la chute des cours du brut en abaissant nettement sa production mais poursuit les négociations sur ses modalités, avec toujours à la clé une possible réunion d’urgence la semaine prochaine à Vienne.

Le président de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), le Nigérian Edmund Daukoru a proposé par lettre à ses pairs des onze pays membres de réduire de 1 million de barils par jour (mbj) le plafond de production.

Ce dernier est fixé à 28 mbj depuis le 1er juillet 2005. La dernière baisse de quota remonte à avril 2004.

Le président Daukoru est d’avis que “le marché est fortement surapprovisionné”, a expliqué le porte-parole, Tareq Amin. “Mais il n’y a pas vraiment d’accord pour le moment” entre les pays membres pour réduire la production, a-t-il ajouté.

Le ministre algérien de l’Energie, Chakib Khelil, s’est pourtant montré nettement plus affirmatif: “Il y a un consensus sur la baisse de la production”, a-t-il déclaré dimanche à Alger.

D’autres ministres, comme l’Iranien Kazem Vaziri Hamaneh, se sont également prononcés dimanche pour une baisse du plafond.

Cela fait à présent deux semaines que les marchés guettent un signal clair de l’Opep en réaction à la dégringolade des cours, qui ont chuté de quelque 25% depuis deux mois.

Les choses semblant désormais se préciser à Vienne, ils remontaient lundi matin, soutenus en outre par les tensions géopolitiques après l’essai nucléaire nord-coréen. Le baril de Brent de la mer du Nord gagnait 1,08 dollar à 60,91 dollars.

“Nous pensons que les principaux producteurs, comme l’Arabie saoudite, sont très favorables à une baisse de production, mais aucun consensus sur la question n’a encore émergé et il reste du travail à faire”, a jugé Kevin Norrish, économiste chez Barclays Capital.

Le fait que Ryad, chef de file du cartel, adhère à la décision est crucial car toute baisse serait prise en charge essentiellement par l’Arabie saoudite.

Jusqu’ici, le marché n’avait guère pu s’appuyer que sur des déclarations contradictoires d’un pays à l’autre, ou sur des décisions individuelles de réduire la production de la part de membres comme le Nigeria et le Venezuela, le tout enrobé de beaucoup de rumeurs.

A présent, les attentes sont fortes, le président ayant indiqué vendredi qu’il espérait parvenir à un consensus lundi.

Selon le Financial Times, les ministres seraient encore en désaccord sur la manière d’officialiser la baisse de production.

L’Arabie saoudite, l’Iran et le Venezuela sont favorables à la tenue d’une réunion la semaine prochaine pour ratifier l’accord de réduction de la production, mais d’autres pays dont le Nigeria, estiment qu’un communiqué serait suffisant. Une date, celle du 18-19 octobre, circule depuis plusieurs jours déjà, non confirmée.

Pour “être crédible, l’Opep doit se réunir et prendre la décision officielle de réduire sa production et donner ainsi un signal réel au marché lui démontrant qu’elle applique ses décisions”, a affirmé le ministre algérien Chakib Khelil.

“Le marché a jusque-là intégré l’idée d’une réduction de la production mais il ne semble pas trop y croire”, a-t-il relevé.

Mais pour l’heure, aucune réunion d’urgence n’est encore programmée, a indiqué le porte-parole.

“C’est en discussion, mais il se peut qu’il n’y ait pas besoin de réunion du tout”, a-t-il dit, confirmant que les ministres pourraient s’entendre sur une baisse sans s’être vus physiquement. L’Organisation communiquera dès qu’un consensus aura été atteint, a-t-il dit, sans vouloir se prononcer sur un délai possible.

 09/10/2006 12:04:29 – © 2006 AFP