L’UE se rassure sur les déficits et veut simplifier les formalités aux entreprises

 
 
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Le ministre finlandais des Finances Eero Heinäluoma lors d’une conférence de presse à Luxembourg, le 10 octobre 2006 (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

[10/10/2006 19:06:19] LUXEMBOURG (AFP) Les ministres européens des Finances ont approuvé mardi les mesures présentées par la Hongrie, l’Allemagne et le Royaume-Uni pour redresser leurs finances publiques, et ont demandé que le fardeau administratif communautaire soit réduit pour les entreprises.

Le cas de la Hongrie était le plus délicat, en raison de l’ampleur du déficit et de la crise politique actuelle dans ce pays, ainsi que de la mauvaise volonté montrée par Budapest sur cette question depuis plusieurs années.

Les 25 ont approuvé le plan présenté par le gouvernement hongrois visant à réduire son déficit de 10,1% du PIB, prévu cette année –record dans l’UE–, à 3,2% en 2009.

Ils ont adressé à Budapest, pour la troisième fois en trois ans, une recommandation lui enjoignant de respecter le Pacte de stabilité qui impose aux Etats membres de ne pas dépasser un déficit public de 3% du PIB. Les deux premières recommandations n’avaient pas été suivies d’effet.

Le ministre finlandais des Finances Eero Heinäluoma, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE, a fait part de “l’inquiétude” de l’UE et s’est “réjoui de l’engagement des autorités hongroises de faire de la réduction du déficit une priorité absolue”.

“Le retour à des finances publiques viables est la seule solution pour permettre une croissance économique durable”, a-t-il ajouté.

Maniant la carotte et le bâton, le commissaire aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia a averti Budapest que c’était sa dernière chance avant de risquer des sanctions, sous la forme d’une suspension des fonds de cohésion, destinés aux Etats membres les plus pauvres de l’UE.

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Le commissaire aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia (d) plaisante avec le commissaire à l’Industrie Günter Verheugen, le 10 octobre 2006 à Luxembourg (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

“Jusqu’à présent, cette possibilité n’a pas été envisagée, (mais) si la Hongrie ne remplit pas (ses engagements), je suis sûr que cette possibilité pourrait émerger”, a-t-il déclaré.

Les 25 évalueront en avril 2007 l’efficacité de l’action engagée par le gouvernement hongrois.

L’Allemagne et le Royaume-Uni ne posaient pas en revanche de problème.

Après quatre années de dépassement, l’Allemagne devrait rentrer dans les clous du pacte dès cette année, avec un déficit de 2,6%, et le réduire encore en 2007.

Bruxelles devrait d’ailleurs proposer l’an prochain l’abrogation de la procédure de déficit excessif lancée en 2003 contre Berlin, comme l’a répété mardi le commissaire Almunia.

Le Royaume-Uni apparaît également en voie, selon les 25, de corriger son déficit pour l’exercice budgétaire 2006/07. Il s’était monté à 3,2% du PIB sur l’exercice 2005/06, en dépassement pour la troisième année consécutive.

Les grands argentiers ont également estimé urgent de réduire les coûts administratifs engendrés pour les entreprises par la réglementation communautaire.

Les 25 ont demandé que “des mesures soient prises d’urgence pour maîtriser et réduire ces charges”. Il ne s’agit de “supprimer” la réglementation mais de l'”améliorer”, précise le communiqué diffusé à l’issue de la réunion.

Le thème du “moins réguler mais mieux réguler” est actuellement à la mode à Bruxelles, et Günter Verheugen, le vice-président de la Commission chargé l’Industrie, en a fait son cheval de bataille. Selon lui, ce “fardeau administratif” coûte 600 milliards d’euros par an aux entreprises, et il est possible de le réduire d’au moins un quart.

Les ministres ont par ailleurs poursuivi leurs discussions sur la réalisation d’un marché unique des paiements en euros, souhaité par la Commission à l’horizon 2010, un projet séduisant mais techniquement complexe et coûteux.

L’objectif est que les consommateurs européens disposent de moyens de paiements utilisables indifféremment dans toute l’Union européenne, comme les cartes bancaires, les prélèvements et les virements (à l’exception des chèques toutefois).

Les 25 ont toutefois averti qu’il fallait que le bénéfice d’un tel système soit supérieur à son coût et qu’il soit au moins aussi performant que les meilleurs systèmes existant dans les Etats membres.

 10/10/2006 19:06:19 – © 2006 AFP