Commerce parallèle : Il est temps d’un débat sincère !!

 
 

parallel240.jpgNous
savons tous qu’il y a un commerce parallèle en Tunisie, même s’il se situe
manifestement dans des proportions ‘’raisonnables’’. Nous le voyons de nos
yeux à divers endroits, surtout dans les grandes villes. Chacun d’entre nous
connaît certainement quelqu’un de son entourage qui connaît quelqu’un qui,
chargé de grandes valises, fait de fréquentes allées et venues entre notre
pays et d’autres destinations (la Turquie, l’Italie, le Maroc…).

Il y
a aussi le constat officiel. Car aucune réunion importante de n’importe
quelle structure de l’UTICA ne se clôture sans appeler les pouvoirs publics
à mettre fin à ce que les chefs d’entreprise appellent un fléau. De fait,
les doléances contre le commerce parallèle constituent peut-être désormais
une litanie que tout le monde entend mais que personne n’écoute.

M.
Hédi Djilani, le patron des patrons, qui est connu pour ne jamais dire des
paroles en l’air mais qui est également réputé pour son inclinaison pour le
juste milieu, n’a pourtant laissé passer aucune occasion pour défendre les
intérêts du patronat (celui qui a pignon sur rue, qui est discipliné, qui
paye ses contributions…). Les gens de la Banque mondiale et du Fonds
monétaire international eux-mêmes sous-entendent périodiquement que si la
Tunisie est sur la bonne voie pour trouver les meilleures solutions à ce
problème, il lui reste quand même à aller vers une application plus franche
des décisions.

Nous
savons tous que le problème du commerce parallèle est très complexe. Nous
n’allons pas vous sortir les arguments classiques de la dimension
sociopolitique mais nous rappelons seulement que certains économistes voient
en lui une sorte de soupape qui, sous certaines conditions, permet à
certaines populations non complètement assimilées de réussir une meilleure
intégration.

Cela
étant dit, Il nous semble que c’est aujourd’hui le moment de prendre le
taureau par les cornes et d’organiser un grand débat national qui ferait
état de la situation, en toute transparence et en toute sincérité. Engager
des professionnels, des universitaires et des agences de consulting à
réaliser une étude approfondie de ce problème pour que nous sachions de quoi
nous parlons, puis inviter toutes les parties impliquées au débat. Nous
pourrions avoir des surprises… et pas nécessairement mauvaises !