[11/10/2006 06:18:38] PARIS (AFP) L’avenir d’Airbus ainsi que l’influence respective de l’Allemagne et de la France au sein d’EADS, maison mère de l’avionneur européen en crise, devaient être au coeur du 7ème conseil des ministres franco-allemand jeudi à Paris. Selon le quotidien allemand Bild paru mercredi, l’avioneur européen Airbus veut se séparer de cinq usines en Allemagne employant en tout quelque 6.600 salariés. Ces sites vont être cédés le plus rapidement possible à des investisseurs et continueront, mais à des coûts plus favorables, à être des fournisseurs d’Airbus, croit savoir ce journal populaire. Les salariés devraient ainsi conserver leurs emplois, mais à des conditions salariales moins avantageuses qu’actuellement, selon des sources proches de l’entreprise citées par Bild. Le sommet franco-allemand, présidé par le président Jacques Chirac et la chancelière Angela Merkel et qui réunit deux fois par an les ministres des deux gouvernements, se tient alors que Louis Gallois a pris la tête de l’avionneur, succédant à Christian Streiff. Cumulant cette nouvelle fonction avec celle de co-président d’EADS, il accroît l’influence française au sein du premier groupe européen d’aéronautique et de défense, plongé dans une tourmente sans précédent depuis les retards de livraison de l’avion géant A380, imputés pour une grande part au site allemand de Hambourg. L’Etat français détient 15% du capital d’Airbus, au côté du groupe Lagardère (7,5%), à égalité avec le groupe automobile germano-américain DaimlerChrysler qui possède environ 22,5% d’EADS mais a annoncé son intention de descendre à 15%.
L’Allemagne, qui cherche à défendre sa place au sein d’EADS, pourrait prendre une part du capital du groupe, selon la presse allemande. Après un clair démenti il y a huit jours, Berlin a nuancé sa position sur le sujet. “C’est une possibilité théorique mais il n’y a rien de concret”, a réaffirmé lundi Ulrich Wilhelm, porte-parole de la chancelière. Pour sa part, l’entourage de Jacques Chirac a assuré que le chef de l’Etat allait “prendre toutes ses responsabilités pour que l’entreprise puisse continuer à se développer et surmonter ses difficultés actuelles”. De même source, on réaffirmait l’engagement de la France au côté du groupe européen, souvent montré en exemple de réussite technologique et de coopération européenne: “Airbus trouvera toujours l’Etat à son côté”. Le porte-parole adjoint du gouvernement allemand, Thomas Steg, a déclaré que les questions du maintien des sites industriels et de la garantie des emplois seraient évoquées, soulignant que “ces thèmes nous préoccupent beaucoup et préoccupent beaucoup nos opinions publiques”. Le ministre allemand des Transports, Wolfgang Tiefensee, s’est dit mardi certain que sur les questions sociales Airbus trouverait une “solution équitable entre la France et l’Allemagne”. A côté de ce dossier, M. Chirac et Mme Merkel devaient discuter des dossiers internationaux, comme les risques nucléaires posés par la Corée du nord et l’Iran. La France, comme le reste de la communauté internationale, souhaite que le Conseil de sécurité de l’Onu renforce “le plus rapidement possible” les sanctions contre la Corée du Nord après son essai nucléaire. La stabilisation précaire du Liban, où la France doit déployer 2.000 hommes et l’Allemagne 2.400 dont 1.500 marins pour sa première opération dans la région depuis la seconde guerre mondiale, devait aussi figurer en bonne place au menu, de même que les questions européennes, avant la présidence allemande de l’Union européenne le 1er janvier prochain. Officiellement, les “deux thèmes principaux” du Conseil des ministres franco-allemand sont “la compétitivité européenne dans les domaines de la recherche et de l’innovation, de l’énergie, de l’aéronautique et de l’espace”, ainsi que “l’intégration et l’égalité des chances pour les jeunesses française et allemande”. |
||||
|