Airbus : l’inquiétude monte en Europe face au plan de restructuration

 
 
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Le PDG du groupe Lagardère Arnaud Lagardère, le 13 septembre 2006 à Paris (Photo : Pierre Verdy)

[11/10/2006 16:38:42] PARIS (AFP) L’inquiétude monte dans les pays européens partenaires d’Airbus, alors que l’avionneur prévoit un plan de restructuration “rigoureux” avec suppressions d’emploi et réorganisation industrielle, dont les modalités restent à définir.

Berlin a réaffirmé mercredi sa volonté de voir préservés les sites allemands du constructeur aéronautique, à la veille du Conseil des ministres franco-allemand à Paris jeudi.

“Le gouvernement allemand va s’engager de toutes ses forces pour les sites allemands”, a déclaré le ministre de l’Economie Michael Glos.

“Nous allons être attentifs à ce que les fardeaux soient répartis de façon la plus juste possible”, a-t-il ajouté, alors que le co-président du conseil d’administration d’EADS Arnaud Lagardère a assuré mercredi que le plan de redressement d’Airbus impliquerait des efforts “en France comme en Allemagne”.

Paris a également fait savoir qu’il serait viligant sur le dossier. “Il n’est pas question de se substituer à la direction de l’entreprise mais il est de la responsabilité de l’Etat de regarder très attentivement comment ces choses là se font”, indiquait-on à l’Elysée.

En Allemagne, la presse se répand en conjectures sur l’avenir des activités locales d’Airbus, qui emploient 20.000 personnes. Après des spéculations sur un départ du patron d’Airbus Allemagne mardi, de nouvelles rumeurs de cession de cinq sites en Allemagne ont fait surface mercredi, démenties par le groupe.

Selon le quotidien populaire Bild, les 6.600 salariés de ces cinq usines garderaient leur poste, mais à des conditions salariales moins avantageuses.

“Pour l’instant, tout ceci n’est que spéculation”, a réagi une porte-parole d’Airbus. “La réflexion sur les coûts de fonctionnement (qui doivent être réduits de 30% dans le cadre du plan, ndlr) aboutira d’ici quelques semaines. L’autre volet concernant la réorganisation industrielle prendra plusieurs mois”, a-t-elle rappelé.

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Direction et actionnariat d’EADS

Les Allemands craignent aussi pour l’avenir du site de Hambourg (nord), le plus important du groupe dans le pays, mais pointé du doigt dans les retards de l’avion géant A380. L’usine attend jeudi la visite du nouveau patron de l’avionneur, Louis Gallois.

En Espagne, où Airbus emploie quelque 3.000 personnes, le gouvernement s’inquiète également d’éventuelles suppressions de postes sur son territoire. Madrid, qui détient déjà 5,48% d’EADS, à travers la holding Sepi, envisage d’augmenter sa part à 10% dans la maison mère d’Airbus pour sauvegarder des emplois.

“Notre intérêt n’est pas seulement d’augmenter notre part dans le capital (d’EADS, ndlr) mais aussi de reconsidérer notre forme de participation dans Airbus et surtout de garantir l’activité d’Airbus et EADS en Espagne”, a affirmé le ministre espagnol de l’Economie et des Finances, Pedro Solbes, cité par la presse nationale.

L’Elysée a confirmé être “en discussion avec les Espagnols” sur ce sujet.

En Grande-Bretagne, où Airbus emploie près de 10.000 personnes sur deux sites, le syndicat Amicus s’est dit inquiet des “intenses spéculations entourant les suppressions d’emploi potentielles” chez Airbus, et a réclamé “toute la clarté sur les projets concernant les activités britanniques”.

En France, les 1.300 salariés du site de Méaulte (Somme), spécialisé dans les pointes avant des avions, ont quant à eux été “partiellement rassurés” après la visite mardi du président d’Airbus France.

“Le président a démenti les rumeurs fantaisistes de fermeture”, a indiqué mercredi à l’AFP le secrétaire du comité d’entreprise (CE) de l’usine. “Nous avons un savoir-faire qui n’existe nulle part ailleurs”, a-t-il fait valoir.

 11/10/2006 16:38:42 – © 2006 AFP