UE : Bruxelles voit un ralentissement de la croissance d’ici 2007

 
 
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Les pays de la zone euro

[11/10/2006 15:02:49] BRUXELLES (AFP) Après un pic au deuxième trimestre, la croissance économique devrait ralentir dans la zone euro d’ici 2007, selon la Commission européenne qui a abaissé mercredi ses projections, pour cause de resserrement monétaire et budgétaire, pétrole cher et ralentissement américain.

Cet ajustement à la baisse a surpris, car de nombreux responsables économiques se montraient plutôt optimistes récemment, sur la foi d’indicateurs économiques favorables.

Mais une porte-parole de la Commission a relativisé les chiffres, précisant qu’il s’agissait seulement de “projections établies selon un modèle mécanique” et que des “prévisions détaillées” seraient publiées début novembre.

“Les perspectives restent très favorables, grâce à la demande interne et à l’investissement”, a-t-elle ajouté.

L’exécutif européen prévoit désormais des fourchettes de croissance de 0,4% à 0,8% au troisième trimestre (contre 0,5% à 0,9% dans ses précédentes prévisions du 14 août), de 0,2% à 0,7% au quatrième trimestre (contre 0,4% à 0,9%) et de 0% à 0,5% au premier trimestre 2007 (contre 0,2% à 0,8%).

Parallèlement, l’office statistique européen Eurostat a confirmé mercredi que la croissance avait été particulièrement élevée au deuxième trimestre cette année, atteignant son plus fort rythme depuis cinq ans.

Eurostat a relevé son estimation de croissance pour la zone euro à 2,7% au deuxième trimestre, par rapport au deuxième trimestre 2005. Dans sa précédente estimation du 1er septembre, la croissance était évaluée à 2,6%.

Le bon résultat du deuxième trimestre s’explique notamment par une “forte croissance des investissements” (+2,1%), selon Eurostat.

“La croissance a sans doute atteint un pic au deuxième trimestre”, estime Howard Archer, chef économiste pour l’Europe du cabinet Global Insight.

Selon lui, “l’activité se maintient bien au troisième trimestre et la croissance de la zone euro devrait atteindre 2,5% sur l’année, ce qui serait sa meilleure performance depuis 2000”.

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Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia à Luxembourg le 10 octobre 2006 (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

Il n’en reste pas moins que plusieurs facteurs risquent de peser à l’avenir sur la conjoncture, selon les économistes.

En premier lieu, l’économie américaine, de loin la première mondiale, a nettement ralenti au deuxième trimestre, enregistrant une croissance de 2,6% (en rythme annuel), contre 5,6% au premier. Or, les Etats-Unis sont le premier partenaire économique de l’Europe.

Dans l’Union européenne ensuite, le resserrement des politiques fiscales pour redresser les comptes publics devrait se faire ressentir, notamment en Allemagne, la locomotive économique de l’UE. Berlin a décidé de relever sa TVA de 16% à 19%, faisant craindre aux économistes que la consommation plonge.

Autre risque pesant sur la conjoncture, les prix du pétrole, bien qu’ayant baissé ces dernières semaines, restent “relativement élevés”, note Howard Archer. Une inquiétude également manifestée par plusieurs ministres européens des Finances lors de leur réunion lundi et mardi à Luxembourg.

Quant aux taux d’intérêt, la Banque centrale européenne a annoncé jeudi qu’elle devrait continuer à les relever. La BCE a déjà remonté de 2% en décembre 2005 à 3,25% jeudi dernier son principal taux directeur. Ce resserrement des conditions de crédit, nécessaire pour lutter contre l’inflation selon la BCE, risque de pénaliser la croissance.

D’autant que la hausse des taux d’intérêt contribue au renforcement du taux de change de l’euro, pénalisant les exportations européennes, notamment face au dollar américain, ou au yen japonais et au yuan chinois, considérés comme sous-évalués.

 11/10/2006 15:02:49 – © 2006 AFP