[12/10/2006 09:50:30] GENES (AFP) Avec un garage pour la Ferrari, un héliport ou un jacuzzi, le mégayacht de luxe s’allonge et s’enrichit d’équipements extravagants pour satisfaire les exigences d’une clientèle fortunée toujours plus nombreuse. Les quais du salon nautique de Gênes, qui se tient du 7 au 15 octobre, accueillent une trentaine de yachts de plus de 30 mètres de long, un marché en pleine expansion que les constructeurs ont du mal à satisfaire. “Il y a cinq ans, on disait que jamais un yacht n’atteindrait 100 mètres, on parle maintenant de bateaux de 150 mètres de long”, souligne Alex Mazzoni, responsable commercial de la société de brokerage Fraser Yachts. Le broker est une société offrant à de riches clients une gamme complète de services de gestion de yachts: administration, maintenance, mise en location. Les clients les plus fortunés passent commande de leur yacht sur mesure au broker qui suit le chantier de A à Z. “Il faut compter 6 à 9 millions d’euros pour un yacht standard de 30 à 35 mètres. Ensuite les prix sont individualisés selon la prestation. Souvent le client arrive avec son architecte, c’est une démarche longue et personnalisée”, note M. Mazzoni. Et l’emballement du marché allonge les délais, les industriels peinant à satisfaire des clients très exigeants. Le groupe italien Azimut Benetti a ainsi consacré 400.000 heures à construire le Lionheart, un joyau de la technologie de 63 mètres comprenant 30 tonnes de marbre sur 600 mètres carrés de superficie et 3.000 coussins dont 45 sur le seul lit de son propriétaire.
Sur son pont supérieur, le client a fait installer une piscine de 35 mètres carrés. “Nous avons 93 projets en cours et du travail pour trois ans”, explique à l’AFP Paolo Vitelli, président d’Azimut Benetti. “Il y a beaucoup de liquidités sur le marché, des jeunes qui réussissent et des marchés qui s’ouvrent comme la Chine, le Venezuela et les pays du Moyen-Orient”, ajoute-t-il. Le savoir-faire de l’Italie dans la construction des yachts de luxe est une bouffée d’oxygène pour un pays dont l’industrie souffre de perte de compétitivité. “Nous continuons à être le premier pays au monde pour la construction de superyachts” avec 260 des 688 embarcations en cours de réalisation dans le monde, souligne le président de l’union italienne des industries nautiques (Ucina) Anton Francesco Albertoni. Autre signe de l’accroissement du nombre de très riches avides de naviguer sur ces embarcations, le marché de la location est en surchauffe. Tarif pour une semaine en Méditerranée, en haute saison, sur un 53 mètres: 210.000 dollars. Le marché de la location se partage entre la Méditerranée, l’été, et les Caraïbes, l’hiver. “Sur le plus haut de gamme, soit entre 250.000 et 300.000 dollars la semaine, en haute saison nous ne parvenons pas à satisfaire la demande”, affirme M. Vitelli. A ce tarif, il faut ajouter le carburant, la nourriture etc. qui génèrent des dépenses de 40.000 euros en moyenne pour les plus grands yachts et qui profitent largement aux pays du pourtour méditerranéen, selon l’Ucina. Seul frein à cette folie des grands yachts, les ports de la Méditerranée sont menacés d’engorgement l’été et la Sardaigne a par exemple décidé de taxer les bateaux pour un montant qui peut atteindre 15.000 euros annuels pour les plus de 60 m. “Tous les propriétaires veulent être vus et se concentrent aux mêmes endroits sur la côte, de Gênes à Monaco”, conclut le broker de Fraser. |
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