[12/10/2006 12:57:50] TOKYO (AFP) Le Japon a égalé en octobre son record d’expansion économique depuis 1945 après 57 mois de croissance consécutifs, la même durée que le fameux “Boom Izanagi” de la fin des années soixante, selon le rapport économique mensuel publié jeudi par le gouvernement. Baptisé d’après le nom d’un des dieux (Izanagi) à l’origine de la création du Japon, selon la religion shintoïste, le “Boom Izanagi” avait commencé en novembre 1965, peu après les Jeux Olympiques de Tokyo en 1964, et s’était achevé en juillet 1970 à l’aube du choc pétrolier. Ce “boom” constituait jusqu’à présent la plus longue phase d’expansion économique dans le pays depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Il avait hissé le Japon au rang de deuxième économie mondiale à partir de 1968. Si elle l’égale en durée, la période d’expansion actuelle est cependant très loin d’atteindre l’ampleur du “Boom Izanagi” au cours duquel la croissance économique s’affichait souvent à deux chiffres. “L’économie se redresse”, affirme le gouvernement dans son rapport d’octobre, employant cette expression pour le neuvième mois d’affilée. L’exécutif constate ainsi que la croissance économique se poursuit pour le 57e mois consécutif, depuis février 2002. Il ne fournit toutefois aucune estimation chiffrée de cette croissance. “Les bénéfices des entreprises progressent et les investissements augmentent. La situation de l’emploi s’améliore largement, même si certains aspects négatifs demeurent”, fait-il encore remarquer. Ce rapport mensuel est confectionné par un groupe d’experts rattaché au gouvernement. Ces experts ont pour mission de déterminer l’étendue réelle d’une période d’expansion économique, au delà des seuls chiffres du produit intérieur brut (PIB) qui peuvent épisodiquement reculer sur un trimestre. Le PIB du Japon a encore augmenté de 1,0% sur un an au deuxième trimestre 2006, son sixième trimestre consécutif de croissance, soutenu par les robustes investissements des entreprises et par la consommation des ménages. Dans le rapport d’octobre, le gouvernement nippon s’est toutefois à nouveau refusé à proclamer officiellement la fin de la déflation, contrairement à ce qu’avait laissé entendre récemment le nouveau ministre des Finances Koji Omi.
La déflation, phénomène pernicieux qui décourage l’investissement, alourdit l’endettement des ménages et retarde leurs dépenses de consommation, s’était installée au Japon durant l’été 1998. Cette chute légère mais continuelle des prix à la consommation s’est poursuivie jusqu’en octobre 2005. L’indice des prix à la consommation hors produits périssables ne cesse depuis de progresser, même si les prix à la consommation hors prix de l’énergie et des produits frais restent négatifs (-0,4% en août), suggérant que la fin de la déflation est pour le moment uniquement due à la flambée du prix du pétrole. “Si l’on observe l’économie en général, nous pouvons déclarer que la déflation est terminée”, avait pourtant déclaré M. Omi le 3 octobre, estimant qu’il n’était “pas naturel” que le gouvernement n’ait pas encore enterré le phénomène. Dans le langage courant au Japon, le mot “defure” (déflation) a toutefois une acception plus large que le simple recul des prix à la consommation. Il est souvent employé pour décrire tout le marasme économique qui avait marqué la “décennie perdue” des années 1990, à savoir la déflation, mais aussi la stagnation économique ou la récession, le chômage, la crise bancaire, etc. |
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