[13/10/2006 07:21:15] PARIS (AFP) Angela Merkel et Jacques Chirac ont plaidé jeudi à Paris pour une “répartition harmonieuse” des efforts entre France et Allemagne dans le cadre de la restructuration d’Airbus, tandis que Berlin semble prêt à entrer dans le capital de la maison-mère de l’avionneur, EADS. L’avenir du constructeur aéronautique européen a pesé sur le 7ème conseil des ministres franco-allemand qui s’est tenu jeudi à Paris, alors que la politique industrielle est toujours un sujet sensible entre les deux gouvernements. Mme Merkel a affirmé que “la France et l’Allemagne devaient être sur un pied d’égalité dans le projet EADS”. “Nous veillerons ensemble, a indiqué la chancelière, à ce que tous les salariés du groupe bénéficient de la plus grande sécurité possible à Toulouse et Hambourg, mais aussi dans les autres sites en Allemagne”, alors que des rumeurs circulant en Allemagne faisaient état de la cession de cinq usines et de vastes suppressions d’emplois. M. Chirac a dit partager le souci de Mme Merkel que le plan de redressement engagé par le nouveau PDG d’Airbus Louis Gallois “soit harmonieusement réparti entre les deux sites principaux, Hambourg et Toulouse, et en tenant le plus grand compte des intérêts de tous les sous-traitants”. M. Gallois, en visite jeudi à Hambourg, a répété que les efforts de réduction des coûts seraient “répartis équitablement” entre les différents pays. Selon la chancelière, le gouvernement allemand ne s’est pas encore décidé concernant une éventuelle montée au capital de la maison mère d’Airbus EADS, mais “n’exclut rien”. “Je n’exclus rien”, a-t-elle souligné, sans évoquer l’annonce faite un peu plus tôt par le maire de Hambourg (Nord) Ole von Beust, selon lequel le gouvernement fédéral a décidé “que les parts de DaimlerChrysler à vendre seraient achetées par l’Allemagne”. “S’il devait y avoir des nouvelles cession d’actions (…) l’essentiel est que nous ayons des investisseurs fiables sur le long terme qui se sentent engagés par le projet”, a-t-elle déclaré. L’Etat français détient 15% du capital d’EADS, au côté du groupe Lagardère (7,5%), à égalité avec le groupe automobile germano-américain DaimlerChrysler qui possède environ 22,5% d’EADS mais qui pourrait descendre à 15%, et céder ainsi 7,5% à l’Etat allemand. Mme Merkel a écarté un engagement stratégique de la Russie de Vladimir Poutine dans le groupe aéronautique et de défense, soulignant que les 5% acquis par la banque publique russe Vnechtorgbank étaient une simple “opération financière”. A côté de ce lourd dossier, l’intégration des jeunes issus de l’immigration était un des sujets prévus par les deux capitales à la suite des émeutes des banlieues françaises fin 2005. Des jeunes des deux pays ont remis plusieurs propositions concrètes aux deux dirigeants. Mme Merkel et M. Chirac ont aussi évoqué l’engagement militaire des deux pays au Liban et les priorités de la présidence allemande de l’UE au premier semestre 2007, parmi lesquelles figurent la sécurité énergétique et les relations avec Moscou. Paris et Berlin ont demandé à cet égard à la Russie de ratifier la charte de l’énergie, qui prévoit des obligations réciproques et que Moscou a signée en 1994. Sur l’avenir des institutions européennes, la chancelière allemande a estimé qu’il “n’y a pas de contradictions insurmontables entre la France et l’Allemagne”. Le président Chirac a suggéré à la chancelière de rédiger elle-même la déclaration prévue fin mars 2007 par la présidence allemande pour le cinquantenaire des traités de Rome, qui doit donner une “ambition” pour l’Europe. Cette déclaration sera “l’expression du génie européen de l’Allemagne”, a-t-il dit. |
||
|