[13/10/2006 10:36:43] FRANCFORT (AFP) Le gouvernement allemand est prêt à monter l’an prochain au capital du groupe européen et de défense EADS via la banque publique KfW, mais ne devrait pas demander de siège supplémentaire au conseil d’administration, rapporte vendredi le Financial Times. La chancellerie, le ministère des Finances et celui de l’Industrie se sont mis d’accord sur la possibilité d’acheter une part de 7,5% d’EADS détenue actuellement par DaimlerChrysler, mais dont le groupe germano-américain souhaite se débarrasser, pour ne conserver que 15%, poursuit le quotidien, qui cite des représentants gouvernementaux. Le maire de Hambourg Ole von Beust a fait jeudi des déclarations en ce sens, nuancées aussitôt par la chancelière Angela Merkel, qui a affirmé que rien n’était décidé. Quoi qu’il en soit, Berlin ne devrait en revanche pas demander de siège supplémentaire au conseil d’administration d’EADS, où l’Allemagne est représentée par Manfred Bischoff, ancien dirigeant de DaimlerChrysler, selon le FT.
Un porte-parole de la chancellerie a refusé de commenter l’information. “Aucune décision n’a encore été prise”, a-t-il indiqué, renvoyant aux déclarations de Mme Merkel. Une montée au capital d’EADS permettrait à l’Allemagne de protéger ses intérêts dans Airbus, filiale d’EADS. L’Etat français détient pour sa part 15% d’EADS via la holding Sogeade, et le groupe de médias français Lagardère 7,5%. Elle est considérée du côté allemand comme un moindre mal, alors qu’il semble difficile de trouver un groupe industriel allemand prêt à reprendre la part de DaimlerChrysler. M. von Beust a estimé jeudi que la ville-Etat, qui abrite le plus gros site allemand d’Airbus, pourrait aussi avoir un rôle à jouer. Quant au président CDU (conservateur) de l’Etat-régional de Basse-Saxe, Christian Wulff, il a estimé vendredi que les Länder pourraient également prendre une participation.
Une possible entrée de Berlin au capital d’EADS suscite toutefois des réactions mitigées parmi la classe politique. La délégation de la CDU au Bundestag par exemple est loin d’être enthousiaste. Son porte-parole en charge des questions financières a estimé dans la presse locale qu’une éventuelle prise de participation de la KfW dans EADS devrait être limitée à deux ans et que le rachat du paquet d’actions de DaimlerChrysler par un acteur industriel allemand serait une meilleure solution. Par ailleurs, le co-président allemand d’EADS, Manfred Bischoff, n’exclut pas de vendre des usines de sa filiale Airbus, à condition que des sous-traitants puissent les faire fonctionner à moindre coût, dans un entretien à l’International Herald Tribune de vendredi. Mais “si c’est juste pour changer de propriétaire, ça n’en vaut pas la peine”, explique M. Bischoff, sans préciser dans quels pays il envisage ces ventes. Airbus, qui doit subir un plan de restructuration après la crise provoquée par les retards de livraison de l’A380, avait démenti mercredi une information de presse lui prêtant l’intention de se séparer de cinq usines en Allemagne, employant au total quelque 6.600 salariés. |
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