Métaux : records du nickel et du plomb, l’étain au plus haut depuis 1989

 
 
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Copeaux de métaux (Photo : Ilan Garzone)

[13/10/2006 13:18:59] LONDRES (AFP) Les prix du nickel et du plomb ont battu des records historiques vendredi à Londres, tandis que l’étain a atteint le seuil de 10.000 dollars pour la première fois depuis 1989, soutenus par une forte demande, des stocks en déclin et des problèmes d’approvisionnement.

Le cours du nickel a grimpé à 30.850 dollars la tonne vers 12H00 GMT sur le London Metal Exchange (LME), premier marché à terme de métaux dans le monde, un niveau jamais vu depuis le début de la cotation du métal en 1979.

Le plomb, qui sert à fabriquer des piles et des batteries, a progressé jusqu’à 1.517 dollars la tonne, un record depuis le début de sa cotation en 1953.

Quant à l’étain, utilisé pour les soudures et la confection d’objets en fer blanc tels que les boîtes de conserve, il a touché le seuil symbolique de 10.000 dollars la tonne pour la première fois depuis sa réintroduction à Londres en 1989.

Le zinc évoluait pour sa part à son plus haut niveau depuis mai dernier, à plus de 3.800 dollars, mais le cuivre et l’aluminium, qui sont pourtant les métaux les plus échangés, restaient à la traîne.

Cette nouvelle poussée intervient alors que se tient à Londres la “Semaine du LME”, un rendez-vous annuel très suivi des investisseurs, car riche en pronostics sur les perspectives de prix des métaux de base.

Or, les analystes ont dans leur majorité prédit des prix très élevés pour ces métaux jusqu’au deuxième semestre 2007, dans un contexte d’offre limitée et de forte consommation chinoise.

Le cours du nickel profite de l’essor de la demande d’acier inoxydable, son principal usage, et du déclin des stocks détenus par le LME, qui ont fondu d’environ 90% depuis le début de l’année.

“L’approvisionnement du marché en nickel ne s’est pas vraiment amélioré, et la faiblesse des stocks sur le LME a provoqué une nouvelle poussée vers un record”, a expliqué Robin Bhar, analyste à la banque UBS.

“La production d’acier inoxydable demeure très forte, et on ne l’imagine pas faiblir à court terme”, a-t-il ajouté.

Le nickel n’échappe pas non plus aux perturbations de la production. La grève générale en cours depuis le 25 septembre en Nouvelle-Calédonie a ralenti la production de plusieurs mines et fours de la Société Le Nickel, et porté un coup d’arrêt au projet de construction de l’usine métallurgique du groupe canadien Inco.

Le plomb bénéficie des mêmes facteurs de soutien: forte demande, baisse des stocks, mais aussi des interruptions de production dans des mines australiennes. Quant à l’étain, il est surtout soutenu par des perturbations de la production en Indonésie.

Contrairement aux autres métaux de base qui avaient tous atteint des records historiques plus tôt cette année, l’étain avait jusqu’ici été relativement épargné par la flambée du secteur.

Son prix était encore plus élevé qu’aujourd’hui dans les années 1970 et au début des années 1980, mais il avait dégringolé en 1985 à la suite de la “crise de l’étain”, ce qui avait conduit à une suspension de sa cotation à Londres pendant quatre ans.

La “crise de l’étain” a été déclenchée par le net déclin de la consommation après la récession des années 1981-82 aux Etats-Unis et dans la plupart des pays industrialisés. Le Conseil international de l’étain (ITC) a pu en limiter l’impact en achetant et stockant le surplus de métal jusqu’en 1985, lorsqu’il s’est retrouvé surendetté et s’est déclaré en faillite.

 13/10/2006 13:18:59 – © 2006 AFP