EADS détient désormais 100% d’Airbus, après le rachat des 20% de BAE Systems

 
 
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Le co-président allemand d’EADS, Manfred Bischoff, le 23 juin 2000 à Paris (Photo : François Guillot)

[13/10/2006 16:56:55] PARIS (AFP) EADS détient désormais en totalité Airbus, après avoir racheté comme prévu la part de 20% détenue par le groupe de défense britannique BAE Systems dans l’avionneur, pour 2,75 milliards d’euros, a annoncé vendredi le groupe européen dans un communiqué.

“EADS a acquis aujourd’hui les 20% des parts de BAE Systems dans Airbus pour une valeur de 2,75 milliards d’euros”, indique la maison mère du constructeur aéronautique en précisant avoir réglé ce montant “grâce à des liquidités provenant de ressources disponibles dans le groupe”.

Le groupe européen d’aéronautique et de défense “devient dorénavant le seul propriétaire d’Airbus”, qu’il a l’intention d’intégrer plus fortement.

En témoigne la nomination lundi à la tête d’Airbus du co-président d’EADS Louis Gallois, qui cumulera les deux fonctions.

Le montant de la cession “a été déterminé par un expert indépendant lors du processus de l’option de vente, lancé en juin 2006 par BAE Systems”, rappelle EADS.

En juillet, la banque Rothschild avait estimé la part de BAE à 2,75 milliards. Malgré l’annonce en juin de nouveaux retards du programme A380, qui avaient fait chuter le cours de Bourse d’EADS de 26% le 14 juin, ce prix avait paru très bas au marché, qui estimait au double cette part dans Airbus.

BAE avait alors lancé un audit, avant de finalement recommander début septembre à ses actionnaires de voter pour une vente à ce prix, estimant en substance qu’il valait mieux prendre cette somme tout de suite qu’attendre des années avant de pouvoir la céder au même prix.

“Au vu de l’audit, le conseil d’administration est inquiet des possibles besoins de financement d’Airbus à moyen terme”, avait souligné le groupe, remarquant “que BAE Systems pourrait avoir à garder sa part dans Airbus pendant une période assez longue, avant d’être sûr de pouvoir la revendre à un prix significativement plus élevé”.

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La chancelière allemande Angela Merkel et le président français Jacques Chirac, le 12 octobre 2006 à l’Elysée (Photo : François Mori)

Depuis, le 3 octobre, EADS a prévenu que le calendrier de livraisons de l’avion géant A380 allait subir un troisième retard “en moyenne d’un an”, soit un décalage du programme de près de deux ans comparé au plan initial, qui amputera ses comptes de près de 5 milliards d’euros d’ici 2010.

Airbus a réagi en lançant un vaste programme de réduction de coûts et de réorganisation industrielle, visant des économies de 2 milliards d’euros par an à partir de 2010.

EADS, qui emploie quelque 110.000 personnes dans le monde, a enregistré un chiffre d’affaires de 34,2 milliards d’euros en 2005, généré aux deux tiers par Airbus (22 milliards de c.a l’an dernier).

Outre l’avionneur, le groupe comprend notamment l’hélicoptériste Eurocopter et le missilier MBDA (détenu à 37,5% par EADS, à 37,5% par BAE-Systems et à 25% par Finmeccanica).

L’Etat français détient 15% du capital d’EADS, au côté du groupe Lagardère (7,5%), à égalité avec le groupe automobile germano-américain DaimlerChrysler qui possède environ 22,5% d’EADS. L’Etat espagnol détient 5,48% d’EADS, à travers la holding publique Sepi.

 13/10/2006 16:56:55 – © 2006 AFP