[15/10/2006 15:52:56] PARIS (AFP) L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), après avoir longtemps tergiversé, devrait finalement se réunir la semaine prochaine au Qatar pour y annoncer officiellement une baisse de sa production, dans l’espoir de voir remonter les cours du pétrole. L’Opep est parvenue à un “consensus pour une réduction de sa production de pétrole d’un million de barils jour”, a déclaré dimanche le ministre algérien de l’Energie Chakib Khelil. “Cette baisse sera annoncée lors de la prochaine réunion de l’Opep prévue à Doha, du 18 au 21 octobre”, a-t-il précisé. A Lagos, un proche collaborateur d’Edmund Daukoru, président nigérian en exercice du cartel, a quant à lui confirmé la tenue d’une “réunion consultative” d’une journée à Doha, le 19 octobre. “Il s’agit d’une réunion consultative d’une journée à l’agenda de laquelle figureront évidemment la question de la réduction de la production et la répartition de cette baisse entre les Etats membres. Des décisions seront annoncées le jour même”, a précisé ce responsable, Levi Ajuonuma, à l’AFP. Selon lui, les discussions devraient débuter jeudi en soirée à 20H00 (heure locale) dans un grand hôtel de Doha. Ces déclarations n’ont toutefois pas été confirmées au siège de l’organisation à Vienne, où aucun porte-parole n’était joignable dimanche. Inquiets devant la dégringolade des cours du pétrole, qui ont chuté de quelque 25% depuis deux mois, un peu en dessous des 60 dollars le baril, les membres du cartel tergiversaient depuis deux semaines sur la conduite à tenir. Si le Nigeria et le Venezuela ont déjà entrepris individuellement de réduire leur production de brut, et de le faire savoir dans l’espoir de faire rebondir les cours, l’Arabie saoudite, géant du cartel, est resté obstinément muet. Mercredi, les pays membres ont fini par s’accorder sur le principe d’une réduction de leur production d’un million de barils par jour, proposée par le président Daukoru, mais sans préciser si une réunion formelle devait être convoquée à cette occasion. Du coup, l’annonce d’une future baisse de la production n’a pas eu l’effet escompté. Faute de précisions sur les modalités exactes et la date d’entrée en vigueur de cette mesure, les marchés pétroliers sont restés de marbre et les cours du brut ont continué de s’affaiblir. L’idée d’une réunion d’urgence ne faisait pas l’unanimité au sein du cartel. Plusieurs membres influents, tels l’Iran et le Venezuela, l’appelaient de leurs voeux mais Edmund Daukuru était réticent, ne voulant ni dramatiser la situation, ni vider de son contenu la réunion qui doit avoir lieu dans son pays, au Nigeria, en décembre. La rencontre de Doha devrait permettre de clarifier la répartition entre les différents pays membres de cette baisse de production, qui doit encore être formellement décidée. Le fait que Ryad adhère à la décision est crucial, car toute réduction de production serait prise en charge essentiellement par l’Arabie saoudite. Les marchés attendent aussi des précisions sur l’ampleur exacte de cette fermeture des vannes. Les membres de l’Opep (sans compter l’Irak, exclu du système des quotas) fournissent en effet déjà moins de brut que leurs quotas les y autorisent. Leur production est estimée entre 27,5 et 27,8 millions de barils par jour (mbj) selon les sources, pour des quotas fixés actuellement à 28 mbj. Une baisse des quotas d’un million à 27 mbj ne reviendrait donc en réalité qu’à réduire de quelque 500.000 barils par jour l’offre réelle des membres de l’Opep, ce qui pourrait être jugé insuffisant par certains opérateurs pétroliers. |
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