[17/10/2006 17:36:40] PARIS (AFP) Thierry Breton a donné le coup d’envoi mardi du dernier marathon budgétaire de la législature en défendant un budget “vertueux” qui ne ne cède pas à la “facilité électoraliste” face aux critiques de la gauche et de l’UDF, qui a annoncé qu’elle allait voter majoritairement contre. “Nous avons voulu un budget qui ne sacrifie pas l’exigence de vertu à la facilité électoraliste” six mois avant l’élection présidentielle, a lancé le ministre des Finances en ouvrant les débats devant les députés. Il a estimé que ce budget “ambitieux, vertueux et juste” constituait “la signature budgétaire du quinquennat”, car “les échéances électorales ne sauraient démobiliser qui que ce soit face aux enjeux décisifs pour l’avenir de la Nation” à savoir la “maîtrise” des comptes publics et “la réduction de l’endettement”. Selon lui, ce projet “sera un véritable point d’ancrage en matière de sérieux budgétaire et il ne sera pas facile de présenter à nos concitoyens un collectif qui dénaturerait ces acquis et dégraderait notre situation financière”. Il évoquait ainsi par avance le fait qu’après chaque élection le budget est remanié par un collectif budgétaire pour que la majorité sortie des urnes y imprime ses grandes orientations. Affichant un franc optimisme, il a prédit le “franchissement de la barre des 8%” de chômeurs “désormais en vue en 2007” et une progression du pouvoir d’achat en France de 2,3% cette année et de 2,8% l’an prochain, grâce à la réforme fiscale. C’est un budget “exemplaire”, s’est félicité Gilles Carrez (UMP). Mêmes louanges de Pierre Méhaignerie (UMP) qui a toutefois appelé à ne pas tomber dans la “béatitude”. Mais le gouvernement n’a pas réussi à convaincre au delà de son parti. L’UDF a ainsi annoncé qu’une “très large majorité” de son groupe allait voter contre ce texte.
“Qu’on arrête de dire que c’est un merveilleux budget”, s’est exclamé Charles de Courson qui a épinglé un budget “électoraliste qui veut faire croire à la rigueur alors qu’il n’est pas rigoureux”. La gauche, comme pour les précédents budgets, n’a pas ménagé ses critiques. Les trois députés PS Didier Migaud, Eric Besson et Augustin Bonrepaux ont estimé que le débat s’annonçait “caricatural” et “chloroformé” par la “propagande du gouvernement”. “C’est un budget profondément maquillé et quand on va retirer le maquillage, la triste réalité va apparaître” avec des “comptes profondément dégradés”, a affirmé Didier Migaud. Les trois élus ont indiqué qu’ils comptaient déposer des amendements pour plafonner les niches fiscales, revenir sur le bouclier fiscal (plafonnement de tous les impôts à 60%) ou encore doubler la prime pour l’emploi (PPE). “Vous avez entendu parler des Rmistes?”, a demandé Jean-Pierre Brard (app. PCF) aux ministres, “des gens que vous avez appauvri?” et non pas “ceux dont vous avez allégé les impôts alors qu’ils ne savaient déjà pas quoi faire de leurs sous?”. Le texte, marqué par la réduction du déficit à 41,6 mds au lieu de 42,7 mds en 2006, présente peu de mesures nouvelles. Car même s’il consacre l’entrée en vigueur de la réforme fiscale, c’est l’an dernier que le débat a eu lieu avec le vote de son principe. Rien non plus sur l’ISF, sujet cher à la majorité, mais trop délicat à la veille des échéances électorales, qui donnent au débat un petit côté convenu auquel chacun se livre en se réservant pour la vraie confrontation. |
||||
|