Plus de 8.000 actions en cours contre le téléchargement illégal

 
 
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Un internaute télécharge de la musique sur son iPod (Photo : Olivier Stratmann)

[17/10/2006 13:03:25] LONDRES (AFP) Plus de huit mille actions judiciaires sont en cours contre le téléchargement illégal de musique dans le monde, y compris les premières jamais lancées au Brésil ou en Pologne, a annoncé mardi la Fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI).

Ces actions représentent la dernière vague internationale de représailles menées par l’industrie du disque pour dissuader les utilisateurs d’enfreindre les droits de propriété intellectuelle, et les inciter à utiliser les services légaux de téléchargement de musique digitale.

Elle s’accompagne, insiste l’IFPI, de mesures d’éducation des plus jeunes pour leur apprendre à privilégier le téléchargement légal. Par exemple, la distribution d’un prospectus destiné à sensibiliser les familles et les jeunes au rapport entre internet et la musique, et le lancement dans 15 pays d’un logiciel gratuit destiné à détecter et supprimer les logiciels illégaux présents sur un ordinateur.

“Les consommateurs peuvent se procurer légalement de la musique avec une facilité inimaginable il y a quelques années (…) Et pourtant certains continuent de consommer de la musique illégale, sans respecter le travail de création des artistes, des compositeurs et des producteurs”, a expliqué John Kennedy, directeur général de l’IFPI.

“C’est pourquoi nous poursuivons à regret notre campagne d’actions judiciaires, qui monte d’un cran aujourd’hui”, a-t-il ajouté.

Ces 8.000 actions en cours dans 17 pays portent à 13.000 le nombre de poursuites judiciaires hors des Etats-Unis, précise l’IFPI. Chaque poursuite se solde par une amende atteignant en moyenne 2.400 euros.

Les plus gros marché illégal d’Europe de l’est, la Pologne, est visé pour la première fois. L’industrie, en collaboration avec la police, cherche en priorité à identifier les individus qui proposent en ligne des contenus illégaux.

De même, le Brésil, premier marché d’Amérique du Sud avec plus d’un milliard de morceaux de musique échangés illégalement l’année dernière, et le Mexique, se retrouvent dans le viseur de l’industrie pour la première fois.

Au Brésil, parallèlement à l’explosion du téléchargement illégal, le chiffre d’affaires de l’industrie musicale a fondu de 725 millions de dollars en 2000 à 394 millions de dollars en 2005, souligne l’IFPI.

L’IFPI prévient que n’importe qui peut être poursuivi, et que des utilisateurs ordinaires ont été condamnés à des amendes.

“Nombreux sont ceux qui estimaient improbable de se faire pincer, mais des enseignants, des postiers, des techniciens informatiques, des scientifiques et d’autres professions, ainsi que les parents (d’enfants qui téléchargeaient illégalement), ont fini par devoir” payer des amendes, prévient John Kennedy.

Dans certains pays, le titulaire de la connexion internet est responsable de l’usage qui en est fait, ce qui explique que des parents aient été tenus responsables et condamnés pour les téléchargements illégaux effectués par leurs enfants.

La crainte des représailles n’est pas le seul facteur dissuasif. Un nombre grandissant d’internautes se détourne des logiciels et sites de téléchargements illégaux de peur de voir leur ordinateur ruiné par un virus, s’est enfin félicité l’IFPI.

La Fédération internationale de l’industrie phonographique représente les intérêts de 1.400 entreprises de l’industrie musicale dans 70 pays.

 17/10/2006 13:03:25 – © 2006 AFP