Le gouvernement italien se divise sur le plan de sauvetage d’Alitalia

 
 
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Un bureau de la compagnie aérienne Alitalia, le 21 janvier 2006 à Rome (Photo : Giulio Napolitano)

[17/10/2006 11:42:16] ROME (AFP) Romano Prodi, qui s’entretient mardi après-midi avec le patron d’Alitalia Giancarlo Cimoli, tente de mettre au point un plan de sauvetage de la compagnie aérienne mais doit arbitrer entre des options qui divisent son gouvernement.

Que ce soit le nom du patron qui pilotera la compagnie qui a transporté 24 millions de passagers en 2005, le choix d’un aéroport de référence ou d’un allié international, aucun des points cruciaux ne fait l’unanimité au sein de l’équipe de M. Prodi, qui s’est donné jusqu’à fin janvier pour établir un projet de relance d’Alitalia.

Giancarlo Cimoli, aux commandes d’Alitalia depuis mai 2004, est fortement contesté par les syndicats et par plusieurs ministres.

“Il me semble qu’il a jeté l’éponge en déclarant que plus Alitalia vole, plus elle perd de l’argent”, a estimé mardi le vice-président du Conseil, Francesco Rutelli, qui est aussi chargé du Tourisme.

Mais le coût de son limogeage – 8 millions d’euros selon Il Sole 24 Ore- et les inconnues sur la stratégie pourraient lui permettre de sauver son poste, au moins jusqu’à fin janvier.

M. Cimoli, qui a convoqué un conseil d’administration jeudi, devra cependant accepter de se plier à la volonté de M. Prodi de ne pas faire de vagues avant la mise au point de la nouvelle stratégie.

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Le PDG d’Alitalia Giancarlo Cimoli, le 6 octobre 2004 à Rome (Photo : Andreas Solaro)

Alitalia a perdu 221 millions d’euros au premier semestre et a renoncé à ramener les comptes à l’équilibre cette année.

Le président d’Alitalia a engagé à l’automne 2004 un plan prévoyant 3.700 suppressions d’emplois sur 20.000 et la filialisation des activités de maintenance.

Le flou est aussi complet sur le choix d’un allié pour renforcer les liaisons internationales et éventuellement entrer au capital de la compagnie.

Francesco Rutelli plaide pour un partenaire asiatique mais Alitalia est lié par un accord commercial avec l’alliance Skyteam, à laquelle appartient Air France, et elle a déjà échangé une participation avec la compagnie française. Une rupture lui coûterait probablement plusieurs centaines de millions d’euros, selon la presse italienne.

“Une forte réorganisation est nécessaire avant de décider”, a jugé de son côté le ministre du développement économique, Pierluigi Bersani.

Mais le débat le plus vif concerne le choix des aéroports à privilégier. Pour le vice-président du Conseil, l’aéroport de Malpensa (Milan) est le “talon d’achille” d’Alitalia qui doit éviter de favoriser une seule plateforme mais au contraire développer une multitude de liaisons.

Cette position a déclenché une fronde des élus du nord de l’Italie qui réclament au contraire un renforcement de Malpensa et soulignent son rôle essentiel pour la clientèle d’affaires. Ils rappelent aussi que l’aéroport milanais fut créé à l’initiative de Romano Prodi.

En revanche, hormis M. Bersani, le gouvernement reste très discret sur la réorganisation des effectifs, le point le plus sensible socialement, et en particulier sur le transfert d’équipages basés à 80% à Rome contre 20% à Milan pour un nombre de vols sensiblement équivalents au départ des deux villes.

 17/10/2006 11:42:16 – © 2006 AFP