Nous
avons tous assisté, un peu consternés, à la ‘’crise’’ qui s’est prononcée
entre l’agence de communication Sigma Conseil et la chaîne de télévision
Hannibal. Deux représentants du paysage général de la communication en
Tunisie qui croisent le fer ! Beaucoup se sont léchés les babines en
espérant que le spectacle prenne de l’ampleur et ce n’est certainement ni au
bénéfice de l’un, ni de l’autre.
Il faut d’abord rappeler pourquoi cette audimétrie est si importante.
Simplement parce que c’est sur ces résultats que se basent les annonceurs
pour positionner leur publicité.
On comprend donc pourquoi la chaîne Hannibal a démarré au quart de tour.
C’est d’ailleurs tout à fait légitime mais, ce qui l’est moins, c’est qu’au
lieu de vérifier calmement toutes les données auprès de Sigma, les choses
ont vite viré au vinaigre. Des données précises adressées à des experts
reconnus pour donner une seconde opinion auraient permis à Hannibal de
réfuter point par point les éléments qu’il juge erronés et de monter en
estime auprès de son public.
Du côté de Sigma, la réaction a été diamétralement opposée puisque l’agence
a choisi une manifestation dans le secteur associatif, non seulement pour
dire ce qu’elle avait sur le cœur mais aussi pour se tenir prête aux
questions. Certes, chez nous on n’a pas encore l’habitude de mettre en doute
le bien-fondé du travail des agences de communication ; maîtres d’œuvre de
la mesure de l’audience des émissions télé ou radio où ce que l’on nomme
aujourd’hui ‘’Audimétrie’’. Mais, à notre connaissance, aucun agencier digne
de ce nom ne refuserait de répondre à des sollicitations, fussent-elles
impertinentes. Voire, il en serait heureux parce que c’est dans la nature
même de son métier que de communiquer ; c’est de la sorte qu’il se fait des
clients et une réputation.
N’oublions surtout pas un point capital : les standards utilisés par les
agences pour mener leurs approches d’audimétrie sont reconnus partout dans
le monde. Et, sincèrement, rien n’indique que M. Hassen Zargouni, patron de
Sigma, président de l’Association des Tunisiens des grandes écoles et
consultant auprès de la Banque mondiale ait troqué aussi simplement sa
réputation contre le plaisir gratuit de baisser les chiffres d’audience de
Hannibal TV !
La ‘’crise’’ a pourtant une conséquence positive : celle d’avoir éveillé
tout le monde au fait que nous avons besoin d’une institution d’arbitrage
pour trancher sur le taux d’audience quand
il y a divergence de points de vue. Un organisme qui serait indépendant des
uns et des autres et qui serait constitué de professionnels de bonne
réputation des deux côtés, c’est-à-dire représentant les médias et les
agences.
Nous
