Tunis, le 17 octobre 2006 – Le Groupe de la
Banque africaine de développement (Bad) a adhéré à l’Initiative pour la
transparence dans les industries extractives (EITI), qui devrait permettre
aux riches pays africains miniers de tirer un meilleur profit de leur
pétrole, de leur gaz, de leurs minéraux et de leurs autres ressources
naturelles, en rendant publics les revenus obtenus et en les consacrant au
développement. Cette adhésion intervient à la veille de la conférence
internationale sur l’EITI qui se tient à Oslo, en Norvège, les 16 et 17
octobre 2006, à laquelle le président Kaberuka prend part à la tête d’une
délégation de la Bad.
L’adhésion de la banque à l’initiative EITI fait également suite à une
récente réunion, tenue à Tunis, où des représentants de l’Agence norvégienne
pour la coopération au développement (Norad), de la Banque mondiale et du
secrétariat de l’EITI avaient procédé à un échange d’expériences avec les
services de la Banque sur les principaux défis des industries extractives
ainsi que sur les politiques institutionnelles et les activités ayant trait
au secteur. Lors de l’ouverture de la réunion, la vice-présidente Zeinab El
Bakri a déclaré que « les recettes générées par le pétrole, le gaz et
d’autres industries extractives ont un rôle important à jouer dans le
financement public des programmes de développement économique et social. » «
Pour de nombreux pays d’Afrique riches en ressources, les opportunités
résident dans le fait que de plus en plus d’investisseurs s’intéressent aux
industries extractives, qui posent néanmoins le défi de gérer les recettes
en rendant des comptes et en évitant la corruption d’une part, tout en
promouvant le développement durable dans le contexte de la transparence et
de la discipline fiduciaire d’autre part », a-t-elle souligné.
L’adhésion de la banque à l’initiative aider à lever l’un des paradoxes les
plus frappants du continent, où des pays riches en ressources minérales
figurent parmi les plus pauvres au monde. En effet, quatorze des 22 pays qui
ont adhéré à l’EITI se trouvent en Afrique. Les donateurs partenaires de l’EITI
comprennent le G8 et la Norvège, mais aussi un certain nombre de sociétés et
d’associations industrielles, le FMI, la Banque mondiale, la BERD et l’OCDE
ainsi que la campagne «Publiez ce que vous payez».
L’Initiative est en phase avec la Politique sur la bonne gouvernance,
approuvée par le Groupe de la Banque en novembre 1999 et visant à encourager
les pratiques de bonne gouvernance dans les pays membres, en cohérence avec
ses statuts, sa mission et ses priorités de développement. Au nombre des
principaux enseignements utiles pour l’EITI en matière de gouvernance
figurent les suivants :
* le renforcement de l’obligation de rendre des comptes contribue à
resserrer le recouvrement des recettes et les dépenses ;
* La liberté de l’information et la publication des dépenses sont
essentielles pour accroître la transparence ;
* la corruption est engendrée par les lacunes des cadres réglementaires, la
faiblesse des salaires et la médiocrité des prestations du secteur public ;
* et la faible participation dans les activités politiques et économiques
est le résultat du manque d’implication des citoyens dans la planification
et le contrôle des dépenses publiques.
La communauté internationale de l’EITI souscrit aux principes suivants :
* utilisation prudente et gestion rationnelle des ressources naturelles au
profit des citoyens ;
* compréhension par le public de la façon dont les revenus et les dépenses
publics sont générés pour pouvoir faire des choix éclairés ;
* transparence des pouvoirs publics et des entreprises dans les industries
extractives ;
* et, par-dessus tout, engagement des parties prenantes.
Les pays ayant adhéré à l’initiative sont : Angola, Cameroun, République du
Congo, République Démocratique du Congo, Gabon, Ghana, Guinée, Guinée
équatoriale, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sao Tomé et Principé, Sierra Leone
et Tchad.