Sportel : la lente percée du football sur les téléphones mobiles

 
 
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Des téléphones mobiles de troisième génération (3G) exposé lors d’un congrès à Barcelone en février 2006 (Photo : Cesar Rangel)

[18/10/2006 16:38:25] PARIS (AFP) Le football règne en maître dans les portails sportifs des téléphones mobiles de troisième génération (3G), mais la percée de cette nouvelle façon de consommer des images s’avère lente, même si le Mondial-2006 a été l’occasion pour elle de sortir un peu de la confidentialité.

Du foot, encore du foot, rien que du foot. C’est, semble-t-il, le leitmotiv des détenteurs de téléphones mobiles 3G quand ils recherchent des informations et des images sportives sur leur petit écran couleur.

“Le week-end, la moitié de toutes les consommations vidéos de nos clients concerne la Ligue 1”, révélait cette semaine la directrice exécutive de France Télécom, Patricia Langrand, lors du Sportel à Monaco.

Mais cette responsable de France Télécom, maison mère d’Orange, l’opérateur qui détient les droits du Championnat de France de L1 jusqu’en 2008 (pour 29 millions d’euros par saison) et compte 1,8 million d’abonnés à ses services de dernière génération, s’est bien gardée de donner des chiffres plus précis.

C’est que les clients ne se bousculent pas encore au portillon, même si environ 3,5 millions de Français disposent d’un terminal 3G (pour environ 48 millions de téléphones mobiles) et que les progrès techniques permettent “de retransmettre des images de qualité sur les mobiles”, selon Mme Langrand.

Le football est toutefois perçu comme un produit d’accroche idéal pour fidéliser les consommateurs aux services 3G, dont les licences ont quand même coûté des milliards d’euros aux opérateurs il y a quelques années.

SFR, qui revendique 1,6 million d’abonnés 3G, affirme que 65% de ses clients se déclarent “intéressés” par le football. Ce qui a mené l’opérateur à décrocher l’exclusivité des droits mobiles du Mondial-2006, pour un montant inférieur à 4 millions d’euros.

Trois mois après le Mondial allemand (9 juin-9 juillet), sa directrice services et produits, Laurence Turnbull, présente au Sportel, le voit comme un “événement fondateur” pour le sport sur les mobiles.

Le portail sport de SFR a reçu 3,5 millions de visites sur la période (+146% d’audience en juin par rapport à mai) et 1,8 million de vidéos sportives ont été regardées, dont 1,4 million rien que sur la Coupe du monde. Parmi les produits vidéos Coupe du monde, c’est la possibilité de voir les buts en quasi-direct qui a séduit, avec 60% des connexions.

Certains de ces services “World Cup” ont été offerts aux clients pour “leur donner envie de revenir”, de l’aveu de Mme Turnbull. “Nous sommes dans un marché émergent, rappelle-t-elle sagement. Nous avons encore plein de choses à inventer, cela prendra des années.”

Si la société se refuse à expliquer combien cette opération lui a rapporté ou coûté, SFR admet qu’elle ne lui a pas permis de chiper des clients à ses adversaires. D’ailleurs, la logique actuelle n’est visiblement pas à la concurrence à outrance: “Notre intérêt est que tout le monde, y compris nos concurrents, propose de belles choses”, assure ainsi Mme Turnbull.

Mais le Mondial allemand a tout de même aiguisé les appétits chez SFR. Les droits de l’Euro-2008 ne sont peut-être pas encore en vente, mais la responsable chez SFR est claire: “Nous allons nous positionner !”

 18/10/2006 16:38:25 – © 2006 AFP