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[18/10/2006 17:06:51] WASHINGTON (AFP) L’économie américaine a envoyé des signaux rassurants mercredi sur le front de l’inflation et du marché immobilier, à une semaine d’une réunion très attendue de la banque centrale (Fed). Les prix à la consommation ont reculé de 0,5% en septembre par rapport à août, soit plus que ce que prévoyaient les analystes, en raison d’une forte baisse des cours de l’énergie. Du côté de l’immobilier, les mises en chantier de logement ont elles aussi créé la surprise en bondissant de 5,9% en septembre, là où les analystes attendaient une baisse. Ces chiffres ont rassuré les analystes, et dans leur sillage l’indice Dow Jones de la Bourse de New York a crevé le plafond des 12.000 points. “Les investisseurs ont été rassurés” car “jusqu’ici les économistes attribuaient la faiblesse de l’économie au ralentissement du marché de l’immobilier”, a expliqué Marc Pado, analyste chez Cantor Fitzgerald. Le marché immobilier résidentiel avait subi un gros coup de froid en août, avec une baisse des prix qui a inquiété les analystes car le secteur a été un pilier de la croissance pendant cinq années consécutives. Le chef du Fonds monétaire international Raghuram Rajan a d’ailleurs révisé en baisse mercredi sa prévision de croissance aux Etats-Unis pour l’an prochain, autour de “2,7% ou 2,8%” contre 2,9% précédemment, en soulignant le risque important lié au ralentissement immobilier. Mais “la croissance des mises en chantier révèle que le secteur immobilier n’est pas en chute libre”, a souligné John Lonski de Moody’s Investor Services. Du côté de l’inflation, la décrue de septembre devrait permettre aux ménages d’accroître leur pouvoir d’achat, un facteur là aussi décisif pour la croissance américaine, souligne M. Lonski. “L’économie américaine va faire mieux que prévu dans les trois à six mois à venir, car le marché immobilier aura définitivement atteint son plus bas au premier trimestre de l’an prochain”, estime-t-il. Les économistes assortissent toutefois leurs commentaires d’une mise en garde, car derrière les chiffres principaux les rapports publiés mercredi révèlent des détails plus contrastés. Les permis de construire ainsi ont chuté de 6,3% en septembre. “Les permis sont un indicateur avancé de l’activité immobilière et ils annoncent un ralentissement des mises en chantier dans les mois à venir”, a prédit M. Lonski. Pour l’inflation, les prix à la consommation hors énergie et alimentation ont continué d’augmenter (+0,2%), avec des hausses dans quasiment toutes les catégories de produits. Sur un an, l’indice de base a progressé de 2,9%, ce qui est la plus forte hausse en dix ans et très au dessus de la fourchette jugée implicitement acceptable par la banque centrale (de 1 à 2%). “L’inflation ne disparaît tout bonnement pas”, a estimé l’économiste indépendant Joel Naroff, pour qui la banque centrale va devoir “soit relever ses taux, soit vivre avec une inflation durablement au dessus de l’objectif”. La Réserve fédérale (Fed) réunit son comité de politique monétaire les 24 et 25 octobre. Certains analystes se voulaient plus optimistes en notant qu’à court terme au moins, la baisse des prix du pétrole devrait agir comme un modérateur sur l’inflation. “Le rapport publié aujourd’hui ne va sans doute pas changer l’opinion des marchés que la Fed observera le statu quo” la semaine prochaine, a estimé Kenneth Beauchemin de Global Insight. La banque centrale avait laissé son principal taux directeur inchangé à 5,25% lors de ses deux dernières réunions en août et septembre. |
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