Le pétrole poursuit sa baisse à la veille de la réunion d’urgence de l’Opep

 
 
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Une pompe à essence (Photo : Behrouz Mehri)

[18/10/2006 20:09:19] NEW YORK (AFP) Les prix du pétrole ont poursuivi mercredi leur mouvement de repli, après une nette augmentation des stocks américains de pétrole brut et alors que les courtiers semblaient douter de la détermination de l’Opep à soutenir les cours.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en novembre a cédé 1,28 dollar pour clôturer à 57,65 dollars, après être tombé en séance jusqu’à 57,35 dollars.

Sur l’IntercontinentalExchange de Londres, le Brent de la mer du Nord a reculé de 1,36 dollar, à 59,58 dollars sur l’échéance de décembre.

Selon les statistiques publiées mercredi par le département de l’Energie, les réserves américaines de brut ont progressé de 5,1 millions de barils à 335,6 millions de barils (Mb) lors de la semaine achevée le 13 octobre.

Les réserves d’essence ont nettement reculé, de 5,2 millions de barils à 210,2 Mb, tandis que les réserves de produits distillés, les plus surveillées à l’approche de l’hiver, ont elles plongé de 4,5 millions de barils à 145,4 Mb.

Mais “malgré cette baisse importante des réserves de produits raffinés, l’offre de pétrole reste d’un point de vue général plus qu’adéquate”, a commenté Phil Flynn, analyste chez Alaron Trading.

“A la veille de la réunion d’urgence de l’Opep, il semble de plus en plus clair que la réduction de production qui semblait jusque-là acquise n’est plus acquise du tout”, a-t-il ajouté.

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) doit se réunir jeudi à Doha (Qatar). Cette réunion est censée se solder par une coupe de 1 million de barils par jour de la production du cartel, visant à stabiliser les cours autour de 60 dollars et à éviter une plus ample glissade.

Mais “il semble y avoir beaucoup de dissensions” entre les membres du cartel, a souligné M. Flynn.

“Il y a des incertitudes sur la manière dont cette réduction de production sera répartie entre les pays membres et sur l’impact qu’une telle réduction pourrait avoir sur un marché très bien approvisionné en brut”, a aussi remarqué Jason Schenker, analyste chez Wachovia Securities.

Finalement, “la hausse de la demande de fioul de chauffage qui devrait intervenir avec le début de l’hiver pourrait avoir plus d’impact sur le marché qu’une réduction de production de l’Opep”, a-t-il estimé.

Le secrétaire général de l’Opep, le Nigérian Mohammed Barkindo, a fait état mercredi soir à Doha d’un consensus croissant au sein du cartel mais les analystes relevaient le silence de l’Arabie saoudite, principal producteur du cartel.

“Malgré toute la rhétorique de l’Opep, cette réduction de production est mise en doute. Le marché va obliger l’Opep à réduire sa production ou à se taire”, a conclu Phil Flynn.

Par ailleurs, le marché a semblé ignorer deux informations de nature à soutenir les cours mercredi.

D’une part, le groupe pétrolier norvégien Statoil a fermé une nouvelle plate-forme au large de la Norvège pour des raisons météorologiques, ce qui coûte 140.000 barils par jour (b/j), et porte les pertes de production actuelles à en Norvège à 15% de la production normale.

D’autre part, le Venezuela a annoncé qu’il avait abaissé sa production réelle de 50.000 barils par jour supplémentaires depuis le 15 octobre, après une réduction de 50.000 barils déjà mise en oeuvre le 1er octobre.

 18/10/2006 20:09:19 – © 2006 AFP