[19/10/2006 08:20:58] NEW YORK (AFP) Le franchissement du seuil symbolique des 12.000 points par le Dow Jones Industrial Average marque la fin d’une longue période de convalescence pour l’indice phare de Wall Street après les années noires ayant suivi l’éclatement de la bulle internet. Le DJIA a dépassé pour la première fois de son histoire le seuil des 12.000 points mercredi en début de séance, montant même jusqu’à 12.049,51 points, un record absolu. La forte hausse du Dow Jones (qui a pris 12% depuis la mi-juin) semble avoir effacé des mémoires la déprime du début des années 2000, qui avait vu le plus ancien des indices boursiers américains reculer durant trois années consécutives pour la première fois depuis 50 ans. Il avait dégringolé jusqu’à 7.286,27 points en octobre 2002. Depuis cette date, l’indice a rebondi de près de 65%. De nombreux observateurs estiment que cette hausse devrait se poursuivre car elle repose sur des fondations solides, au contraire de la spéculation sur les valeurs technologiques de la fin des années 90. Mais d’autres estiment que Wall Street doit encore évacuer certains de ses excès de la bulle internet et que le marché pourrait stagner pendant quelques temps. “Je suis impressionné par la manière dont le marché est arrivé à ce niveau, avec un large soutien des différents secteurs, contrairement à tout ce que j’ai pu voir au cours des trente dernières années”, a commenté Eugene Peroni, directeur de recherche chez Claymore Securities. Selon lui, cette progression s’inscrit dans une tendance haussière plus large, entamée en 1982. Le marché a été capable de maintenir son avancée en dépit de la montée des inquiétudes géopolitiques concernant l’Irak ou la Corée du Nord et malgré la hausse des prix du pétrole et des taux d’intérêts, a souligné M. Peroni. Cet analyste estime que le Dow Jones devrait probablement atteindre les 13.000 points en 2007 et que l’indice élargi Standard and Poor’s 500 (SP 500) pourrait franchir son record historique de 1.527,46 points établi le 24 mars 2000. Le SP 500 a clôturé mercredi à 1.365,96 points. Mark Keller, analyste chez AG Edwards, estime lui aussi que les sommets actuels du Dow Jones apparaissent justifiés. “Le marché boursier actuel peut fournir des retours raisonnables aux investisseurs dans les prochaines années, il n’est donc pas trop tard pour acheter”, a-t-il estimé. “Il y a des raisons de se sentir plus à l’aise actuellement qu’en janvier 2000”, a-t-il ajouté. Paul Nolte, analyste chez Hinsdale Associates, reste pour sa part prudent, estimant qu’il pourrait être dangereux de prendre le train en marche. “Le marché actuel ressemble à ce qu’il était de 1966 à 1982 quand il y avait beaucoup de volatilité et que nous n’allions nulle part”, a-t-il commenté. “Le sentiment que j’ai est que les investisseurs courent après le marché”, a-t-il ajouté. Au vu des tendances historiques et de la valorisation des actions, M. Nolte estime que la Bourse devrait stagner dans les années à venir. “Sur les trois années à venir, nous ne prévoyons pas de croissance significative”, a-t-il indiqué. Selon M. Nolte, les investisseurs s’attendent à voir la Réserve fédérale baisser ses taux au début de l’année prochaine, ce qui pourrait insuffler plus de liquidités dans l’économie et dans le marché boursier. Mais c’est un scénario optimiste qui pourrait bien ne jamais se réaliser, estime-t-il. D’autres analystes affirment au contraire que les actions peuvent continuer à progresser, aussi longtemps que les profits des entreprises augmenteront. “Les actions restent sous-évaluées”, a jugé Gregory Drahuschak, analyste chez Janney Montgomery Scott. “En supposant que les taux d’intérêt restent à peu près à leur niveau actuel, le SP 500 devrait au minimum être autour de 1.450 points et le Dow à 13.000”, a-t-il ajouté. |
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