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[19/10/2006 21:46:46] DOHA (AFP) L’Opep va réduire sa production d’un million de barils par jour pour enrayer la chute des cours du pétrole et se tient prête à l’abaisser encore davantage en décembre si nécessaire, ont indiqué plusieurs ministres au début d’une réunion du cartel jeudi. La rencontre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, convoquée en urgence le weekend dernier, a démarré avec retard à Doha vers 22H00 locales (19H00 GMT), et devrait se terminer tard dans la nuit. “Nous allons essayer d’équilibrer le marché, (nous ferons) tout ce qui sera nécessaire pour rétablir l’équilibre” entre offre et demande de brut, a déclaré le chef de file du cartel, le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al-Nouaïmi, à des journalistes. “Nous, l’Opep, allons réduire d’un million de barils par jour la production réelle et cela prendra effet au 1er novembre”, a-t-il ajouté, visiblement bien décidé à envoyer un message fort au marché. Ce dernier doutait ouvertement depuis plusieurs semaines de la détermination du cartel à s’attaquer de front au problème des cours, qui ont cédé un quart de leur valeur par rapport aux pics atteints cet été. Le ministre a laissé entendre que Ryad, plus gros producteur mondial, prendrait à sa charge une réduction de 330.000 barils par jour.
Selon la formule qui semble devoir remporter le plus de suffrages, la production réelle de l’Opep (hors Irak, exclu du système de quotas) tomberait ainsi autour de 26,5 mbj en novembre. Le cartel pompe près de 40% du brut mondial. Le quota officiel en revanche a de fortes chances de demeurer inchangé à 28 mbj, selon le Qatar, et cela en dépit de l’opposition de pays comme l’Iran. Il n’a pas été modifié depuis juillet 2005, et pas réduit depuis avril 2004. Et l’Opep pourrait ne pas s’en tenir à une seule baisse. Plusieurs ministres ont prévenu qu’une nouvelle salve pourrait être décidée lors de sa prochaine réunion, prévue le 14 décembre à Abuja, au Nigeria. Cette possibilité “est bien présente”, a averti M. al-Nouaïmi. Le ministre vénézuélien de l’Energie, Rafael Ramirez, a même révélé que les ministres allaient dès à présent se pencher sur une réduction supplémentaire de 500.000 bj. Outre la chute des cours, qui entame leurs revenus, l’Opep assiste avec inquiétude au renflouement des stocks pétroliers des Etats-Unis, premier consommateur mondial, qui coïncide avec un ralentissement de la croissance économique mondiale. Selon elle, il y a déjà trop de pétrole sur le marché. Les déclarations saoudiennes ne sont pas passées inaperçues sur les marchés: les cours du pétrole, qui avaient perdu plus d’un dollar mercredi, ont clôturé en hausse de 85 cents, à 58,50 dollars à New York. Malgré cela, le marché n’est “pas convaincu à 100%” de la détermination de l’Opep, a jugé Jason Schenker, analyste de Wachovia. Le scepticisme des marchés à son égard demeure très fort. Le cartel a en effet systématiquement du mal à faire preuve de discipline lorsqu’il doit réduire sa production, en raison de la perte de revenus que cela implique, rappellent les analystes qui s’attendent à ce que plusieurs pays trichent avec leur quota individuel et réduisent moins leur production qu’annoncé. |
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