Le numéro deux de Total, Christophe de Margerie, mis en examen

 
 
SGE.DSB31.191006213346.photo00.quicklook.default-162x245.jpg
Le numéro deux du groupe Total, Christophe de Margerie, le 7 juin 2006 à La Baule (Photo : Frank Perry)

[19/10/2006 21:34:48] PARIS (AFP) Le numéro deux du groupe pétrolier Total, Christophe de Margerie, a été mis en examen jeudi soir par le juge Philippe Courroye qui enquête sur le versement présumé de commissions occultes pour favoriser Total à l’étranger, a-t-on appris de source proche du dossier.

M. de Margerie est poursuivi pour complicité d’abus de biens sociaux et complicité de corruption d’agents publics étrangers, selon la même source.

Il est supposé prendre les rênes du groupe en 2007, en remplacement de l’actuel numéro 1, Thierry Desmarest.

De source proche de Total, cette mise en examen ne remet pas en cause l’accession de M. de Margerie aux manettes du groupe.

Le juge Courroye a été saisi en août 2002 après un signalement de Tracfin (l’organisme anti-corruption du ministère des finances) d’une information judiciaire sur la base d’une qualification d’abus de biens sociaux. La justice soupçonne des dirigeants du pétrolier d’avoir versé des pots-de-vin pour obtenir des marchés.

Outre M. de Margerie, un ancien dirigeant de Total, Bernard de Combret, a lui aussi été mis en examen pour les mêmes chefs. M. de Combret a quitté le groupe fin 2001.

Les deux hommes ont été placés sous contrôle judiciaire avec l’obligation de payer une caution, dont le montant n’a pas été précisé.

MM. de Margerie et de Combret ont été déférés jeudi au pôle financier du TGI de Paris à l’issue de 48 heures de garde à vue devant les policiers de la brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) chargés de l’enquête.

M. de Combret a été entendu pendant environ trois heures par le juge Courroye, tandis que M. de Margerie est resté près de cinq heures dans le cabinet du magistrat.

Interrogé par l’AFP à l’issue de l’interrogatoire de M. de Margerie, son avocat Me Emmanuel Rosenfeld a simplement déclaré qu’il “s’agit d’un dossier sans fondement et on s’en aperçevra très vite car il n’y a pas l’ombre d’un abus de bien”.

Le parquet avait initialement ouvert cette enquête portant sur le versement présumé entre 1996 et 2001 de commissions occultes via un homme d’affaires suisse, Jean Caillet et sa société Telliac.

Courant 2005, l’enquête a débouché sur le contournement de l’embargo sur le pétrole imposé au régime irakien par l’Onu.

Concernant M. de Margerie, les faits qui lui sont reprochés se sont déroulés entre 1996 et 2002. La mise en examen de Bernard de Combret concerne la période 2000-2002.

Total est la première capitalisation boursière de Paris, pesant 129 milliards d’euros.

Le groupe a réagi en assurant son numéro deux de sa “complète solidarité”, a déclaré une porte-parole.

“Depuis plus de deux ans, les conditions d’application des résolutions de l’Onu dites +pétrole contre nourriture+ font l’objet de différentes enquêtes”, selon la porte-parole, qui a ajouté que “à aucun moment, le groupe n’a contourné l’embargo de l’Onu contre l’Irak”.

“Tous les barils acquis par la compagnie, sans aucune exception, l’ont été officiellement avec les autorisations prévues par l’Onu”, a-t-elle ajouté.

 19/10/2006 21:34:48 – © 2006 AFP