[20/10/2006 05:34:29] DOHA (AFP) L’Opep a annoncé vendredi une réduction de sa production de 1,2 million de barils par jour pour enrayer la glissade des cours du pétrole, une mesure plus musclée que prévu et qui pourrait être suivie d’une autre en décembre si elle le juge nécessaire. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole, qui avait décidé en urgence le week-end dernier de se réunir de manière “consultative”, a décidé de frapper plus fort que prévu pour tenter de faire face aux accusations de mollesse qui avaient plu sur elle ces dernières semaines. Le marché doutait de fait ouvertement de la détermination du cartel à s’attaquer de front au problème des cours, qui ont cédé un quart de leur valeur depuis les pics atteints cet été. Ils s’échangent actuellement autour de 58 dollars le baril. L’Opep a donc convenu “de réduire sa production de 1,2 million de barils par jour, à partir de sa production actuelle d’environ 27,5 millions, pour la porter à 26,3 millions à compter du 1er novembre”, selon le communiqué officiel publié à l’issue de la réunion. Les ministres n’avaient jusqu’ici évoqué qu’une baisse de 1 million, une idée qui semblait déjà faire l’unanimité avant la réunion, mais dont la mise en oeuvre paraissait délicate. La décision de vendredi constitue une “mesure provisoire”, qui sera “réétudiée” à la prochaine réunion, prévue le 14 décembre à Abuja, au Nigeria, précise l’Opep dans son communiqué final.
L’Opep n’y fait en revanche pas mention de son quota officiel de production, qui reste donc inchangé à 28 millions de barils par jour, niveau auquel il se trouve depuis juillet 2005. Il n’a pas été réduit depuis avril 2004. Certains pays membres, dont l’Iran, avaient souhaité que la réduction s’applique au quota officiel. La baisse de production concernera “tous les pays” à l’exception de l’Irak, et sera calculée à partir des chiffres de production réelle de septembre, a indiqué le ministre émirati de l’Energie, Mohammad ben Zaën al-Hameli lors d’une conférence de presse. Outre la chute des cours, qui entame leurs revenus, l’Opep assiste avec inquiétude au renflouement des stocks pétroliers des Etats-Unis, premier consommateur mondial, qui coïncide avec un ralentissement de la croissance économique mondiale. Selon elle, il y a déjà trop de pétrole sur le marché. L’Arabie saoudite supporte la plus grande part de la baisse, avec 380.000 barils par jour, suivie de l’Iran avec 176.000 bj. Reste à savoir si cette décision va suffire à inverser la tendance baissière des cours et à terrasser le scepticisme des opérateurs de marché. Le cartel a en effet systématiquement du mal à faire preuve de discipline lorsqu’il doit réduire sa production, en raison de la perte de revenus que cela implique, rappellent les analystes qui s’attendent à ce que plusieurs pays trichent avec leur quota individuel et réduisent moins leur production qu’annoncé. Si l’effet recherché sur les cours n’est pas obtenu, l’Opep pourrait décider de ne pas s’en tenir à une seule baisse. Certains ministres, dont le chef de file du cartel, le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al-Nouaïmi, ont évoqué la possibilité d’une réduction supplémentaire de production lors de la réunion de décembre. Le ministre vénézuélien de l’Energie, Rafael Ramirez, a même affirmé avant la réunion que les ministres allaient dès à présent se pencher sur une réduction supplémentaire de 500.000 bj à Abuja. |
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