[20/10/2006 18:31:36] NEW YORK (AFP) Le géant d’internet Google a creusé l’écart avec son rival Yahoo! pour s’emparer des recettes publicitaires sur internet, en pleine croissance, un succès qui a enthousiasmé les marchés financiers et fait s’envoler l’action en Bourse vendredi. Google a annoncé jeudi soir avoir quasi doublé son bénéfice net au 3e trimestre, à 733 millions de dollars, et accru de 70% ses recettes, provenant à 99% de la publicité en ligne, à 2,6 milliards. Le portail Yahoo!, longtemps chouchou des marchés, a lui vu son bénéfice trimestriel chuter de 38%, à 158,5 millions, et ses revenus n’ont gagné que 19%, à 1,58 milliard. De quoi doper l’action qui vendredi vers 16H30 GMT gagnait 7,3% à 457,22 dollars. Les analystes les plus optimistes prévoient un cours à 600 dollars. Les éloges pleuvaient dans les notes spécialisées: “Résultats impressionnants”, “meilleure valeur d’internet”, “capacité jusque-là impensable de monnayer ses activités”. “Google croît plus vite que Yahoo! grâce à ses investissements technologiques qui lui donnent une meilleure connaissance des clients, une meilleure capacité de monnayer ses services et de convaincre des partenaires, et il innove plus vite dans de nouveaux secteurs (vidéo, publicité locale, téléphone portable, logiciels)”, a résumé le courtier Merrill Lynch. Il y a un an, Gooogle et Yahoo étaient à égalité, avec chacun 18% des recettes publicitaires américaines, le plus gros marché. Mais maintenant Google en capte 23% contre 19% pour Yahoo!, selon l’institut eMarketer, et devrait terminer l’année à 25%. L’enjeu est de taille, car ces recettes devraient atteindre aux Etats-Unis 16,7 milliards de dollars en 2006, puis gonfler à 29,4 milliards en 2010. En plus de son moteur de recherche de base, de loin le leader sur internet dans le monde, Google a réalisé un développement tous azimuts cette année. Le groupe a notamment cet été remporté un contrat avec le populaire site d’échanges MySpace pour être fournisseur exclusif de publicités et conclu un accord similaire avec le géant des enchères eBay pour ses sites internationaux. Il vient aussi de racheter pour 1,65 milliard de dollars le site YouTube, star de la vidéo sur internet, un créneau riche en potentiel publicitaire. Le groupe a aussi multiplié les innovations: moteur de recherche spécialisé pour la finance et les archives de journaux, logiciels en ligne type traitement de texte et développement du courrier électronique Gmail, qui inclut aussi des publicités liées au texte des emails. Son modèle reste celui du financement par la publicité et de la gratuité pour l’internaute. Google a aussi séduit des centaines de milliers de sites partenaires et d’annonceurs, grâce à son outil Adsense, qui garantit le placement automatique sur les sites partenaires de publicités liées à leur contenu. Adsense analyse les mots et organise des enchères en temps réel pour les annonceurs, ce qui permet de placer à chaque instant le bandeau publicitaire le plus profitable, un système que Yahoo! cherche maintenant à mettre en place. Pour 2007, Google devrait capter 30% du marché des publicités en ligne américaines et Yahoo! 18,4%, devant Microsoft et AOL (groupe Time Warner). Yahoo! ne se donne pas vaincu et vient de racheter AdInterax, fournisseur de publicités pour la video et 20% de Right Media (enchères publicitaires) et va enfin lancer sa nouvelle plate-forme de gestion publicitaire, appelée Panama. La croissance de la publicité sur internet menace maintenant les médias traditionnels. Jeudi, plusieurs grands groupes de presse américains, dont le New York Times, ont annoncé une chute de leurs revenus et le groupe de télévision NBC a décidé de privilégier la diffusion sur internet, en taillant dans l’informations, les séries et les films. |
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