[20/10/2006 13:26:40] PARIS (AFP) Deux ans après les premières mises en examen de cadres de Total, le groupe pétrolier français entre à nouveau dans une zone de turbulences judiciaires avec la mise en examen de son numéro deux Christophe de Margerie, mais aussi le procès en février 2007 de la catastrophe de l’Erika. De source proche de Total, on reconnaissait vendredi que l’année qui va suivre serait “un petit peu judiciaire”. En septembre et octobre 2004, quatre cadres de Total avaient été mis en examen par le juge Philippe Courroye qui enquête depuis 2002 sur le versement présumé de commissions occultes pour favoriser le groupe à l’étranger. En enquêtant, M. Courroye a mis au jour en 2005 le scandale “Pétrole contre nourriture” en France. Le magistrat a découvert que des Français étaient susceptibles d’avoir touché des commissions issues de barils de pétrole irakiens obtenus en contournement de l’embargo onusien. Après avoir exploré ce volet, qui a valu des mises en examen à plusieurs personnalités françaises, dont Charles Pasqua, le magistrat vient de se plonger à nouveau dans l’organigramme de Total. Jeudi soir, c’était au tour de Christophe de Margerie, le dauphin du PDG de Total, Thierry Desmarest, et de Bernard de Combret, ex-cadre du groupe aujourd’hui consultant. Dans cette affaire, deux branches du groupe sont mises en cause, “exploration production”, chargée de découvrir des gisements d’hydrocarbure et “trading”, chargée de la commercialisation du pétrole. Le juge reproche aux cadres qui ont eu des responsabilités dans ces branches d’avoir été complices du versement de pots-de-vin pour obtenir du pétrole notamment en Irak entre 1996 et 2002. Au coeur de ce système illicite présumé, le juge Courroye suspecte l’homme d’affaire suisse Jean Caillet et sa société Telliac d’avoir servi d’intermédiaire financier. D’autres responsables de Total sont potentiellement la cible des investigations du magistrat, au premier rang desquels, le PDG du groupe Thierry Desmarest, ou encore, l’ancien directeur général stratégie et finances Alain Madec. Autre rendez-vous judiciaire de Total, le procès de l’Erika devant le tribunal correctionnel de Paris dans lequel le pétrolier est mis en cause débutera le 12 février et devrait se terminer le 13 juin. Les sociétés Total SA, Total transport corporation (TTC), Total petroleum services (TPS) et un directeur juridique de Total, responsable de la sécurité maritime, Bertrand Thouillin, seront sur le banc des prévenus. Enfin, le front judiciaire pourrait s’élargir davantage pour Total avec une affaire de malversations présumées au préjudice du groupe en marge de contrats pétroliers en Iran, dénoncée récemment par les autorités judiciaires suisses. Après avoir découvert des mouvements fonds ayant pu servir à corrompre des personnalités iraniennes, les Suisses ont demandé à la France des vérifications auprès de Total. Le juge Courroye, toujours, chargé d’éxécuter la commission rogatoire des Suisses, a mené une perquisition en mars 2006 au siège du groupe et attend une éventuelle ouverture d’information judiciaire. Pour l’instant, de source judiciaire, on indique que la France a demandé aux autorités helvétiques plus de précisions dans sa dénonciation. |
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