[20/10/2006 19:00:34] LAHTI (AFP) Les 25, inquiets de récentes menaces sur des investissements énergétiques occidentaux en Russie, se sont entendus vendredi pour demander au président Vladimir Poutine des engagements fermes de transparence et réciprocité dans leur relation énergétique. Les dirigeants européens, qui voulaient accorder leurs violons avant d’accueillir M. Poutine à dîner vendredi à Lahti en Finlande, ont fait preuve “d’unité” lors du déjeuner préparatoire, a assuré le Premier ministre finlandais, Matti Vanhanen. “Avec la Russie, notre objectif est de construire un partenariat juridiquement contraignant fondé sur l’intérêt mutuel et équilibré (des deux parties) pour le long terme”, a-t-il poursuivi. Et le Premier ministre finlandais de défendre des “règles de marché, une ouverture des marchés, un accès non discriminatoire au réseau de transit” des hydrocarbures et “des investissements dans les deux sens”. Si les dirigeants de l’UE ne cessent de contester le monopole de Gazprom sur les gazoducs russes, Moscou aimerait de son côté que son géant gazier ne soit pas cantonné à un rôle de simple fournisseur mais puisse au contraire accéder à toute la chaîne d’approvisionnement européenne. “Nous avons besoin d’avoir des principes solides comme la réciprocité, la transparence, l’ouverture du marché”, a renchéri vendredi devant la presse le président de la Commission européenne, José Manuel Durao Barroso, se félicitant que l’UE se soit fixé “une vraie orientation politique”. L’Union, de plus en plus dépendante de l’extérieur sur le plan énergétique, importe de la seule Russie plus de 25% de sa consommation en gaz et pétrole. Et elle veut pouvoir compter sur un approvisionnement fiable. Or la crise gazière qui a opposé en début d’année la Russie à l’Ukraine, avec des répercutions jusque dans l’UE, ou actuellement la menace que font peser les Russes sur la participation de compagnies étrangères à l’exploitation de gisements d’hydrocarbures au large de Sakhaline, mettent à mal sa confiance. Vendredi encore, le gouvernement russe a menacé d'”arrêter” Sakhaline 2 s’il ne respectait pas les lois. Et Moscou a annoncé une possible révision du “modèle économique” de ce gigantesque projet pétrolier et gazier, laissant entendre que la part des Russes devait être augmentée. Devant M. Poutine, “plutôt que de faire éclater nos différences, nous allons tenter de mettre en avant ce qui nous rassemble: un commerce de l’énergie qui fonctionne bien, le respect des contrats, la garantie de l’approvisionnement et une politique sur le long-terme”, a assuré le Premier ministre suédois, Fredik Reinfeldt. “C’est un dîner entre un gros vendeur et ses clients les plus importants, même si les clients ont des modèles énergétiques très disparates”, a-t-il ajouté, rappelant la dépendance énorme d’un pays comme la Finlande qui importe 100% de son gaz de Russie, et celle, plus relative, d’un pays comme le sien. Les Européens tentent depuis des années d’obtenir ce type d’engagements en demandant à la Russie de ratifier la Charte de l’énergie. Mais pour Moscou, qui craint une remise en cause du monopole de distribution de Gazprom, cette ratification est aujourd’hui hors de question. Les 25 semblent du coup désormais prêts à obtenir ces garanties par une autre voie, essentiellement le nouvel accord de partenariat et de coopération dont ils voudraient lancer la négociation avec les Russes fin novembre. L’idée est “d’inclure ces principes dans le partenariat, mais nous sommes aussi d’accord pour les suivre maintenant, sans attendre un accord formel”, a indiqué M. Vanhanen. D’autant plus que les négociations sur cet accord de partenariat promettent d’être longues et difficiles, en raison, notamment, des dissensions au sein des 25 sur la façon de traiter toute une série de sujets avec les Russes, à commencer par les droits de l’homme. |
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