[20/10/2006 21:42:39] LAHTI (AFP) Le président Vladimir Poutine et les 25, inquiets ces derniers temps des menaces agitées par Moscou sur certains investissements énergétiques occidentaux en Russie, ont joué l’apaisement vendredi en Finlande, se disant prêts à un partenariat équilibré. En matière d’énergie, les dirigeants de l’UE avaient décidé de plaider auprès du président russe Vladimir Poutine pour “un partenariat juridiquement contraignant fondé sur l’intérêt mutuel et équilibré (des deux parties) pour le long terme”, avait averti le Premier ministre finlandais, Matti Vanhanen. “Nous avons besoin d’avoir des principes solides comme la réciprocité, la transparence, l’ouverture du marché”, avait renchéri le président de la Commission européenne, José Manuel Durao Barroso. En réponse, le chef du Kremlin a “non seulement” prôné une coopération “mutuellement bénéfique” mais aussi “fondée sur des principes communs”. En ne retenant aucune entreprise étrangère pour exploiter le champ gazier Chtokman avec Gazprom ou en menaçant de bloquer le gigantesque projet piloté par l’anglo-néerlandais Shell à Sakhaline pour non respect de l’environnement, Moscou a mis les Européens sur la défensive ces derniers temps. Mais à Sakhaline, les autorités entendent simplement “s’assurer que les contraintes environnementales sont respectées”, a rétorqué Vladimir Poutine. “Nous n’avons encore banni personne”.
De la même manière, la décision de Gazprom de faire cavalier seul sur l’exploitation du champ de Chtokman en mer de Barents ne signifie pas que “les règles du jeu ont changé en Russie”, a-t-il affirmé. Le géant gazier russe n’a simplement pas été satisfait des propositions des compagnies étrangères, a expliqué le président russe. Devant la presse, M. Poutine a précisé qu’il avait, avec les dirigeants de l’UE, “confirmé que la coopération devait reposer sur les principes de prévisibilité et stabilité des marchés, et aussi sur la responsabilité réciproque des producteurs et consommateurs d’énergie”. Car si les Européens, qui importent plus du quart de leurs hydrocarbures de Russie, veulent des garanties sur des approvisionnements fiables sur le long terme, les Russes ne cessent de leur côté de réclamer une demande prévisible de leur client sur les prochaines décennies. En matière d’investissements aussi, les Russes comme les Européens veulent un accès équitable au marché de l’autre.
Si les dirigeants de l’UE ne cessent de contester le monopole de Gazprom sur les gazoducs russes, Moscou aimerait de son côté que son géant gazier ne soit pas cantonné à un rôle de simple fournisseur mais puisse au contraire accéder à toute la chaîne d’approvisionnement européenne. Les Européens tentent depuis des années d’obtenir des engagements fermes et contraignants sur ces principes de transparence, de garantie des investissements ou encore d’accès non-discriminatoire aux réseaux de transit à travers la ratification, par les Russes, de la charte de l’Energie. Mais cette ratification est loin d’être à l’ordre du jour pour Moscou, qui craint une remise en cause du monopole de distribution de Gazprom. “Nous ne sommes pas contre les principes figurant dans la Charte de l’énergie. Mais nous pensons que certains principes ont besoin d’être précisés”, a déclaré vendredi M. Poutine. Les 25 semblent du coup désormais prêts à obtenir ces garanties par une autre voie, essentiellement un nouvel accord de partenariat et de coopération UE-Russie dont ils voudraient lancer la négociation avec les Russes fin novembre. L’idée est “d’inclure ces principes dans le partenariat, mais nous sommes aussi d’accord pour les suivre maintenant, sans attendre un accord formel”, a indiqué M. Vanhanen. |
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