Sans
doute, l’assistance s’attendait à écouter un expert en finance
internationale, mais l’ancien patron du Fonds monétaire international (FMI,
en l’occurrence Michel Camdessus, désormais gouverneur honoraire de la Banque de
France et représentant spécial du président Jacques Chirac pour le NEPAD, se
révéla un féru du problème de l’eau en Afrique, et surtout un expert en la
matière. Il faut rappeler que M.
Camdessus était venu à la Banque africaine de développement (BAD), le jeudi
12 octobre dernier, à l’invitation du président Donald Kaberuka pour faire
une communication sur la question de l’approvisionnement en eau en Afrique.
Cette communication portait sur comment «Accroître l’accès des zones rurales
africaines à l’eau et à l’assainissement».
La création d’une plateforme permettant d’évaluer les progrès dans la
réalisation des Objectifs de développement du millénaire en matière
d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement était entre autres le
but de cette conférence.
Pour planter le décor, il souligna tout d’abord que la question l’eau
constitue un challenge non seulement le continent africain mais également
pour la communauté internationale, et par conséquent, «il s’agit d’une
bataille que nous pouvons gagner». Mais il ne s’arrête pas là. Il a mis en
exergue ‘’les approches à adopter pour relever le défi d’approvisionnement
en eau, et présenté quelques actions entreprises pour accroître l’accès des
zones rurales africaines à l’eau’’.
A ce propos, il a relevé le rôle important que la BAD est appelée à jouer
dans la mobilisation de toutes les institutions financières internationales.
Une lourde responsabilité, dira en substance le patron de la Banque. Avec
une maîtrise insoupçonnée, le conférencier estime que l’eau est un élément
indispensable pour les Objectifs de développement du millénaire. Mais là, il
ne s’embarrasse des connivences puisqu’il dénonce le peu d’enthousiasme que
porte la communauté internationale à cette question.
Pourtant, le coût est encore relativement élevé, quelque 12-13 milliards de
dollars américains jusqu’en 2015, mais M. Camdessus avertit que si rien
n’était fait, les conséquences de l’inaction seraient dramatiques dans
quelques années et le coût serait d’environ 20-22 milliards de dollars.
Se voulant optimiste, l’ex-patron du FMI formula l’espoir ‘’que l’accès à
l’eau des communautés rurales sera l’un des projets à succès pour la BAD et
pour l’Afrique’’.
Mais est-ce avec l’effacement d’une partie de la dette des PPTE qu’on y
parviendra ? Vaste débat!