La Fed laisse son taux directeur inchangé à 5,25%, peu de changements à attendre

 
 
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Siège de la Réserve fédérale américaine (Fed) à Washington (Photo : Karen Bleier)

[25/10/2006 19:50:08] WASHINGTON (AFP) La Réserve fédérale américaine (Fed) a sans surprise laissé mercredi son principal taux à 5,25% et assorti sa décision de commentaires laissant attendre peu de changements dans un avenir proche.

Le statu quo était largement anticipé par les analystes, qui avaient même prévu le désaccord de l’un des gouverneurs du comité de politique monétaire (FOMC), partisan d’une hausse de 0,25 point.

En effet, les conditions économiques n’ont pas radicalement changé depuis la précédente réunion de la banque centrale, qui parie sur une décélération en douceur de la croissance et de l’inflation. De plus la proximité des élections parlementaires ne plaidait pas pour une surprise.

Après avoir lu le communiqué, les économistes étaient d’accord sur un point: “Cela signifie clairement que la Fed ne va pas modifier ses taux d’ici la fin de l’année”, a estimé Jason Schenker de la banque Wachovia.

La Fed a en effet introduit dans son communiqué de subtiles nuances qui confortent son scénario d’un atterrissage en douceur.

“La croissance économique a ralenti depuis le début de l’année, reflétant en partie le ralentissement du marché immobilier”, a-t-elle répété.

Le poids de l’immobilier dans la croissance –et son pouvoir de nuisance potentiel en cas de crise durable– se sont rappelés au bon souvenir des membres de la Fed mercredi matin, avec l’annonce d’une nette baisse des volumes et des prix de vente dans l’ancien en septembre.

Cependant, “à l’avenir, l’économie devrait croître à un rythme modéré”, a ajouté la banque centrale, introduisant une note d’optimisme sur la croissance. Il n’y a pas si longtemps, la grande crainte des économistes était que les Etats-Unis ne plongent dans une récession.

Du côté de l’inflation, “il reste des risques” de voir les prix déraper, a martelé la Fed. C’est d’ailleurs ce qui a motivé le désaccord du gouverneur Jeffrey Lacker, partisan comme lors des deux précédentes réunion d’un resserrement monétaire.

Mais elle n’a pas cité les prix de l’énergie comme facteur de risque, et elle a réitéré sa conviction que les pressions inflationnistes “devraient se modérer à terme”.

“C’est un communiqué un peu plus serein pour les taux que la dernière fois, largement concentré sur l’effet désinflationniste de la baisse des prix de l’énergie plutôt que sur les tensions à court terme”, estime Drew Matus de Lehman Brothers.

C’est la troisième fois consécutive depuis août que la Fed décide de laisser ses taux inchangés. Elle avait auparavant observé une politique de resserrement monétaire continue depuis la fin juin 2004, remontant son taux de 0,25 point à 17 reprises.

Le communiqué a incité les analystes à se mettre en mode attentiste.

“Il est intéressant que la Fed ait été un peu plus spécifique sur ses perspectives” de croissance, souligne David Resler du groupe Nomura.

Mais si son scénario se met en place comme prévu, alors “il pourrait y avoir beaucoup de temps avant que la Fed modifie ses taux”, ajoute l’analyste.

Les économistes n’étaient pas tous d’accord sur ce que la banque centrale fera ensuite.

Le communiqué laisse “clairement entendre que la Fed n’est pas pressée d’assouplir sa politique monétaire”, ont affirmé les analystes d’Ixis, en estimant qu’elle ne baisserait pas ses taux que “avant le milieu de l’année prochaine”.

A l’inverse les analystes de Lehman Brothers tablaient sur “le statu quo jusqu’à janvier, une hausse, et après cela le statu quo jusqu’à la fin 2007”.

 25/10/2006 19:50:08 – © 2006 AFP