[25/10/2006 07:22:51] PARIS (AFP) Jacques Chirac a entamé mercredi une visite de quatre jours en Chine, sur fond de crise nucléaire aiguë avec la Corée du Nord et d’intérêts économiques et commerciaux français que Paris veut développer. La France ne représente que 1,4% de parts de marché en Chine, contre 4% pour l’Allemagne, et “il y a une progression à faire”, reconnaît le porte-parole de la présidence Jérôme Bonnafont, en soulignant cependant que les exportations françaises en Chine, qui se montaient à 5,7 milliards d’euros l’an dernier, ont augmenté de 27,5% au premier semestre 2006. Jacques Chirac “est persuadé qu’une partie de l’influence et de la place de la France dans le monde de demain dépendra de son aptitude à construire avec la Chine une relation particulièrement forte”, compte-tenu du potentiel de développement de ce pays, selon le porte-parole. Il compte donc durant cette visite, sa deuxième visite d’Etat et sa quatrième depuis sa prise de fonction en 1995, plaider plusieurs dossiers dans lesquels la France est en lice, dont la construction d’une ligne de train à grande vitesse Wuhan-Canton et la livraison de quatre réacteurs nucléaires de troisième génération. Il est ainsi accompagné par une trentaine de grands patrons (Société générale, Eurocopter, Airbus, Areva, Carrefour, EDF…) avec l’idée de donner un coup de pouce à leurs projets. Illustration concrète, il présidera vendredi à Wuhan (centre) une cérémonie de pose de la première pierre de la deuxième usine PSA Peugeot-Citroën.
La Chine a commandé l’an dernier près de 70 appareils à Airbus, dont cinq A380, et les retards de livraison de ces derniers devraient être évoqués. La France, qui comptait 3.700 PME présentes en Chine lors de la précédente visite d’Etat de Jacques Chirac en 2004, s’était fixée comme objectif de doubler ce chiffre. “On est sur la bonne voie”, a assuré M. Bonnafont lundi. La visite débutera jeudi à Pékin, journée essentiellement consacrée au partenariat politique et stratégique entre Paris et Pékin. Elaboré en 1997 puis confirmé en 2004, il vise désormais à faire “un travail commun pour la paix et la stabilité dans le monde”, selon M. Bonnafont. Cela concerne notamment la Corée du Nord qui, après son essai nucléaire le 9 octobre dernier, “est en violation flagrante de toutes ses obligations internationales”, selon un diplomate français. Paris, qui souligne l’adoption à l’unanimité de la résolution 1718 du Conseil de sécurité des Nations unies condamnant Pyongyang, plaide pour une coopération de la Chine, voisine et partenaire économique de la Corée du Nord. Soulignant le “caractère exemplaire” de ce dossier, un diplomate français juge que “si la communauté internationale fait preuve d’efficacité sur cette question, c’est un message important pour le reste du monde”, et notamment vis-à-vis de l’Iran et de ses ambitions nucléaires. Jacques Chirac, dont des collaborateurs ont rencontré lundi les ONG “les plus impliquées” dans la défense des droits de l’homme en Chine, devrait aussi évoquer cette question avec ses interlocuteurs. Paris juge la situation contrastée dans ce domaine, regrettant une évolution qui “ne va pas dans la bonne direction” en matière de liberté de la presse, selon un diplomate. M. Chirac achèvera samedi sa visite par une étape à Xian (nord), site d’une des plus grandes découvertes archéologiques mondiales, celle de centaines de soldats en argile, vieux de 2.200 ans. |
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