Téléphonie mobile : Softbank vise la première place au Japon dans 10 ans

 
 
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Le PDG du groupe nippon Softbank Masayoshi Son lors d’une conférence de presse, le 28 septembre 2006 à Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[25/10/2006 09:30:26] TOKYO (AFP) Le PDG du groupe nippon de télécommunications et services internet Softbank, Masayoshi Son, a affirmé mercredi qu’il visait la place de premier opérateur mobile au Japon d’ici dix ans.

“Nous avons l’ambition de devenir le plus grand fournisseur de services de téléphonie mobile en dix ans”, a déclaré M. Son dans une interview au quotidien d’affaires Nihon Keizai Shimbun (Nikkei).

Softbank, qui a racheté au début de l’année la filiale nippone du géant britannique Vodafone et l’a rebaptisée Softbank Mobile, est actuellement troisième du marché japonais, loin derrière les géants NTT DoCoMo et KDDI.

Softbank Mobile s’est notamment distingué en annonçant, lundi, une nouvelle offre tarifaire “révolutionnaire” destinée à attirer les abonnés de ses concurrents. Le groupe de M. Son entend ainsi profiter de l’instauration depuis mardi au Japon de la “portabilité du numéro mobile”, un système qui permet aux clients de changer d’opérateur en gardant leur ancien numéro d’appel.

Cette offre tarifaire, dont l’annonce a fait craindre aux analystes l’éclatement d’une féroce guerre des prix dans le secteur, prévoit notamment la gratuité des appels de mobile à mobile entre clients de Softbank. Ces appels seront tous inclus dans le prix de l’abonnement, au demeurant 210 yens (1,4 euro) moins cher que celui de NTT DoCoMo.

M. Son s’est défendu de mettre en danger les finances de sa société avec ces mesures commerciales radicales.

“Sur le long terme, un fort soutien de nos usagers est vital pour accroître nos profits. Je crois que NTT DoCoMo et KDDI ont fait trop de profits et ne les ont trop peu redistribués aux usagers”, a-t-il attaqué.

Dans une autre interview au Nikkei, le PDG de NTT DoCoMo, Masao Nakamura, a toutefois affirmé qu’il ne suivrait pas Softbank sur le terrain des appels gratuits entre abonnés.

“Si nous introduisons un système similaire, le volume des données qui transiteront par notre réseau sera multiplié par cinq. DoCoMo dessert trois fois plus d’abonnés que Softbank, donc la charge pour notre réseau sera quinze fois supérieure à la leur”, a expliqué M. Nakamura.

“Softbank peut le faire parce qu’il a moins d’abonnés”, a-t-il insisté.

M. Nakamura a par ailleurs exclu pour le moment d’abaisser le prix de l’abonnement au niveau de celui de Softbank.

“Nous ne pouvons pas dire actuellement si nous allons riposter en réduisant nos tarifs. Si nous le faisons, cela sera mettra notre force financière à l’épreuve. Softbank n’est peut-être pas capable d’attirer des abonnés à moins d’offrir un prix inférieur à DoCoMo”, a-t-il estimé.

 25/10/2006 09:30:26 – © 2006 AFP