Breton veut permettre à chaque entreprise de négocier son temps de travail

 
 
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Le ministre des Finances Thierry Breton à Bruxelles, le 10 juillet 2006 (Photo : Gérard Cerles)

[25/10/2006 09:33:09] PARIS (AFP) Le ministre de l’Economie Thierry Breton veut légiférer pour permettre à chaque secteur, voire à chaque entreprise, de négocier son temps de travail hebdomadaire de base et souhaite placer la question de la réforme des 35 heures “au coeur du débat présidentiel”.

Dans un entretien à l’Express à paraître jeudi, le ministre se dit favorable à “une réforme législative (..) permettant à chaque secteur – et, idéalement, à chaque entreprise – de négocier le régime hebdomadaire de base le mieux adapté à son contexte économique”.

Le ministre ne précise pas de calendrier mais, selon son entourage, cette contribution s’inscrit “dans le cadre du débat” électoral, en vue de “l’après présidentielle” de 2007.

“Aujourd’hui, même si les salariés et le chef d’entreprise en sont d’accord, il ne leur est pas possible de fixer une durée horaire de travail de base différente de 35 heures”, observe Thierry Breton en reprochant à la loi Aubry sur la réduction du temps de travail d’avoir “verrouillé le dialogue social”.

Le ministre estime aussi nécessaire de “faciliter le recours aux heures supplémentaires, afin de permettre à tous ceux qui le souhaitent de travailler plus pour gagner plus”.

“Je souhaite mettre cette question au coeur du débat présidentiel, ainsi que je l’ai fait avec la dette publique et que le ferai avec d’autres sujets”, ajoute Thierry Breton.

Le débat autour des 35 heures avait été relancé la semaine dernière par la présidente du Medef Laurence Parisot. Accusée par Thierry Breton de ne pas défendre suffisamment les entreprises, elle avait répliqué en demandant au ministre d’abroger la loi sur la réduction du temps de travail.

Thierry Breton se dit dans l’Express “très heureux que le Medef ait enfin exprimé son opinion”. Alors que le mouvement patronal n’a cessé de batailler ces dernières années contre la loi Aubry, le ministre estime qu’il n’y avait “jamais eu de demande officielle d’abrogation pure et simple”.

A la question de savoir pourquoi le gouvernement n’a pas supprimé les 35 heures, Thierry Breton répond que des “assouplissements substantiels ont déjà été faits” mais qu’il “faudra continuer”.

“Les lois de 2003 et 2005 ont commencé à redonner de la place aux partenaires sociaux (…), il faut continuer en ce sens”, déclare-t-il, en souhaitant “que des négociations de branche ou surtout d’entreprise deviennent la règle en matière de temps de travail”.

Quant à supprimer les 35 heures dans la fonction publique, M. Breton juge qu'”une norme générale n’a pas non plus de sens, au regard de la très grande différence d’activité entre les ministères”.

 25/10/2006 09:33:09 – © 2006 AFP