[25/10/2006 18:12:34] PARIS(AFP) Le constructeur canadien Bombardier a décroché mercredi le contrat de remplacement des trains de la banlieue parisienne, le Transilien, un sérieux revers pour le français Alstom qui devrait néanmoins récupérer une partie de la commande. Ce vaste chantier coûtera au total près de 4 milliards d’euros à la SNCF et au Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif), dont 2,7 milliards pour l’achat du matériel roulant de Bombardier, ont précisé la SNCF et le groupe canadien. La première tranche ferme porte sur la fourniture de 172 trains, soit 20% des trains du réseau, pour un montant global de 1,85 milliard, dont 1,35 milliard pour Bombardier, qui a apparemment proposé un prix plus attractif que son concurrent français. Les Transiliens nouvelle génération, au nez profilé et aux banquettes multicolores, commenceront à remplacer les vieilles rames en inox dites “petits gris” à partir de 2009. Les livraisons sont prévues jusqu’en 2015, à raison de 30 rames par an en moyenne.
Ce méga-contrat comprend aussi une option sur 200 rames supplémentaires, livrables à partir de 2016. Alstom, qui détenait totalement ce marché jusqu’à présent, a exprimé sa “déception” et annoncé qu’il allait examiner les “conditions d’attribution” de ce marché, sans vouloir indiquer si le groupe envisageait des recours. Il devrait toutefois se voir confier une partie de la commande: Bombardier a assuré vouloir associer son concurrent “de manière très significative”, en particulier le site alsacien d’Alstom à Reichshoffen. Le Canadien a laissé entendre que la collaboration avec Alstom lui avait été fortement suggérée. “Nous avons entendu l’appel du ministre”, a déclaré le président de Bombardier Transport France Jean Bergé, faisant allusion à Dominique Perben. “Nous avons intérêt à ce que cette répartition des charges se fasse au mieux”, a insisté Anne-Marie Idrac, PDG de la SNCF, peu après le dévoilement de la maquette grandeur nature du nouveau train à Paris.
Toutefois, la part du contrat qui pourrait revenir à Alstom n’est pas fixée. “Le contrat sera signé dans les huit, dix jours et c’est seulement après que les négociations avec Alstom reprendront”, a indiqué un porte-parole du canadien. “A ce stade, nous n’avons reçu aucune attribution de tel ou tel sous-ensemble”, a déclaré le patron d’Alstom Patrick Kron dans un entretien téléphonique à l’AFP depuis Pékin. La SNCF, le Stif et Bombardier ont aussi insisté sur la question de la localisation de la fabrication des nouveaux trains, alors que plusieurs syndicats et responsables politiques ont exprimé leur inquiétude à ce sujet. Bombardier a annoncé que les nouveaux trains seraient fabriqués à 85% en France. Toutefois, ce contrat ne devrait pas créer d’emplois dans l’usine de Crespin (Nord), a précisé un porte-parole. Les nouvelles rames seront affectées aux lignes “les plus populaires”, à savoir les réseaux de Paris-Nord, Paris Saint-Lazare et Paris-Est, a précisé le président du Stif et de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon (PS). La SNCF a aussi passé commande de 24 automotrices de grande capacité (AGC) Bombardier pour 136 millions d’euros, qui viendront équiper le réseau en Seine-et-Marne. La société nationale a aussi annoncé à l’issue de son conseil d’administration la rénovation de 635 voitures à deux niveaux fabriquées par Alstom (pour 108 millions d’euros) qui circulent actuellement en Ile-de-France. |
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