[26/10/2006 19:06:55] PARIS (AFP) Paris accueille son septième palace, avec l’inauguration officielle jeudi soir du Fouquet’s Barrière, nouveau fleuron du groupe Lucien Barrière et seul de sa catégorie à être contrôlé par des capitaux majoritairement français. Situé face au magasin Louis Vuitton, à l’angle de l’avenue Georges V et des Champs-Elysées, et adossé à la célèbre brasserie le Fouquet’s, cet hôtel de luxe qui compte 107 chambres, dont 42 suites, ouvrira ses portes le 3 novembre. “C’est le premier palace parisien créé depuis 1928 et le seul à être contrôlé par un groupe français. Les autres sont tous passés dans des mains étrangères”, a déclaré Dominique Desseigne, président du conseil de surveillance du groupe Lucien Barrière. L’aboutissement de ce projet, dont les travaux ont duré près de deux ans et ont coûté 75 millions d’euros, “m’a permis de réaliser le rêve de ma femme”, Diane Barrière-Desseigne, fille du fondateur du groupe, décédée en 2001. Le Fouquet’s arrive sur un marché en pleine forme, la clientèle étrangère qui avait fait défaut après les attentats du 11 septembre 2001 ayant marqué son retour depuis 2004. Les six palaces déjà existants (le Bristol, le Crillon, le Meurice, le George V, le Plaza-Athénée et le Ritz) ont vu leur revenu par chambre disponible grimper de 14,8% sur les douze derniers mois, et leur taux d’occupation moyen s’élève à 77,5%, selon le cabinet MKG consulting. Le prix moyen d’une chambre au Fouquet’s Barrière dont la taille minimum est de 40 m2 s’élève à 750 euros. Pour une nuit dans la “grande suite de Paris” (535 m2), il faudra toutefois débourser 15.000 euros, et pour la suite présidentielle (350 m2) 8.000 euros.
L’établissement compte 350 employés — dont l’équipe du Fouquet’s, propriété du groupe depuis 1999 –, soit un ratio de 3,3 par chambre, critère important pour l’attribution de l’appellation palace. Parmi les autres critères figurent l’emplacement et le service, avec en l’occurrence, “un service de butlers (maîtres d’hôtel, ndlr) unique à Paris”, selon M. Desseigne. Equipé d’un spa et d’une piscine, le palace rassemble cinq immeubles acquis séparément, adaptés au style haussmannien par l’architecte Edouard François. Sa décoration, un mélange entre Empire et Art déco, a été confiée à Jacques Garcia. Si son propriétaire, le groupe Lucien Barrière (39 casinos, 16 hôtels de luxe, 90 restaurants) est détenu à 51% par la famille Desseigne-Barrière et à 34% par le groupe hôtelier français Accor, 15% sont aux mains du fonds d’investissement américain Colony Capital. Les capitaux du palace sont donc en majorité français, contrairement à ses six concurrents, tous sous pavillon étranger: le Crillon a été racheté par le fonds américain Starwood Capital, le Meurice et le Plaza-Athénée appartiennent au groupe hôtelier du sultan de Brunei, Dorchester. Le George V, racheté en 1996 par le prince saoudien Al-Walid, est géré par la chaîne canadienne Four Seasons. Le Ritz est la propriété du milliardaire égyptien Mohamed Al-Fayed et le Bristol est détenu depuis 1979 par le groupe allemand Oetker. Et en 2008, un autre groupe étranger va faire son irruption dans le cercle fermé des palaces, avec l’arrivée du Shangri-La, du nom d’une chaîne hôtelière basée à Hongkong qui a jeté son dévolu sur le XVIe arrondissement de Paris pour sa première implantation en Europe. |
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