USA : chute spectaculaire des prix des logements neufs en septembre

 
 
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Un ouvrier travaille sur le chantier d’une maison à Sugar Grove, dans l’Illinois, le 2 août 2006 (Photo : Jeff Haynes)

[26/10/2006 16:44:47] WASHINGTON (AFP) Les prix de vente des logements neufs ont accusé en septembre leur chute la plus spectaculaire en 35 ans aux Etats-Unis, un nouveau signe de la correction que traverse ce secteur crucial pour la croissance américaine.

Le prix médian des logements neufs était de 217.100 dollars en septembre, ce qui représente une baisse de 9,7% sur un an, a indiqué jeudi le département du Commerce.

C’est le recul le plus important enregistré depuis décembre 1970.

Les promoteurs immobiliers n’ont visiblement pas eu d’autre choix pour éviter une stagnation de leurs ventes. Après avoir offert des voyages, des aménagements gratuits – jusqu’au piscines dans les maisons de luxe -, ils ont dû se résoudre à couper dans les prix.

De ce fait, l’activité est nettement repartie en septembre avec une hausse de 5,3% des ventes à 1,075 million de logements vendus (en rythme annuel). Ce qui masque des disparités importantes: les ventes ont fortement progressé dans l’ouest du pays mais elles ont chuté dans le nord-est.

Les stocks, de leur côté, ont baissé par rapport à leur niveau record de cet été.

“Clairement, les constructeurs baissent les prix pour stimuler les ventes. Il est également probable que la baisse des taux d’emprunt en août et en septembre, ainsi que la baisse des prix de l’essence, ont dopé les ventes”, souligne Patrick Newport de Global Insight.

Ces chiffres font écho à ceux de l’immobilier ancien publiés mercredi.

Dans l’ancien, les ventes ont reculé de 1,9% en septembre par rapport à août, le sixième mois de baisse consécutif, et les prix ont reculé de 2,2% sur un an.

Le retournement du secteur est indéniable. Le tout est de savoir où en est la correction.

“Le pire de la correction du marché est derrière nous”, affirmait mercredi David Lereah, le chef économiste de l’association des agents immobiliers (NAR).

Les analystes extérieurs sont plus nuancés.

“Il est trop tôt pour dire si les ventes et les stocks se stabilisent. A notre avis le marché va continuer de s’affaiblir et il ne rebondira pas avant le second trimestre 2007”, estime Patrick Newport.

L’ampleur du retournement est cruciale non seulement pour les promoteurs mais pour l’économie tout entière. En effet, c’est la consommation qui est le premier moteur de la croissance aux Etats-Unis, et la consommation a été dopée par le renchérissement des prix des logements depuis 2001.

La banque centrale (Fed) avait souligné cette relation à l’issue d’une réunion de son comité monétaire mercredi en affirmant que “la croissance économique a ralenti depuis le début de l’année, reflétant en partie le ralentissement du marché immobilier”. Elle a laissé ses taux inchangés à 5,25%.

Le ralentissement de l’économie devrait se confirmer vendredi avec la publication de la première mouture du produit intérieur brut (PIB) pour le troisième trimestre. Les analystes tablent sur un ralentissement à 2,1% contre 2,6% au deuxième trimestre.

Mais la Fed a dit son optimisme en jugent qu'”à l’avenir, l’économie devrait croître à un rythme modéré”, ce qui va dans le sens du rebond attendu par les analystes au quatrième trimestre.

Pour l’instant, en dehors de l’immobilier, l’économie envoie des signaux mitigés. Dans l’industrie par exemple, les commandes de biens durables ont affiché en septembre leur rythme de croissance le plus élevé depuis juin 2000 grâce à un triplement des commandes d’avions commerciaux. Mais en dehors des transports la hausse a été beaucoup plus modeste à +0,1% seulement.

 26/10/2006 16:44:47 – © 2006 AFP