The Economist souhaite à la France une “Madame Thatcher”

 
 
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Le siège de l’hebdomadaire britannique The Economist à Londres (Photo : Alessandro Abbonizio)

[27/10/2006 10:17:53] LONDRES (AFP) La France a besoin d’une “Madame Thatcher”, affirme vendredi l’influent hebdomadaire britannique The Economist en préambule d’un dossier qui dresse un tableau sombre de l’état actuel du pays.

Dans un cahier spécial de 16 pages, le journal compare la France de 2006 à la Grande-Bretagne des années 70, un pays alors jugé sur le déclin et impossible à réformer jusqu’à l’arrivée de la “Dame de Fer”.

The Economist, qui défend une politique libérale, fustige le chômage, les 35 heures, l’ampleur des dépenses de l’Etat, la faillite de l’université et l’intégration ratée des minorités. Il appelle aussi à “repenser” une politique étrangère et dénonce la “paralysie” générale du pouvoir à Paris.

“La vraie question n’est pas de savoir si la France est réformable -car la réponse est oui. C’est de savoir s’il y a une Madame (en français dans le texte, NDLR) Thatcher ayant le courage de s’en prendre aux avantages acquis”, écrit le magazine dans un éditorial.

Après avoir douté des capacités de Laurent Fabius, Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy et Dominique Strauss-Kahn à endosser un tel rôle, le journal se veut rassurant: le prochain président français “n’aura pas besoin d’être aussi dur” que Mme Thatcher, Premier ministre britannique conservateur de 1979 à 1990.

Selon The Economist, “si le prochain président français peut faire passer les réformes qui rendront sa compétitivité au pays, la France pourrait rebondir bien plus vite que ce que pensent les +déclinologues+” (également en français dans le texte, NDLR).

Car en France, “à chaque faiblesse ou presque correspond un point fort”, énumère le journal: une productivité et des multinationales parmi les meilleures au monde, des fonctionnaires certes nombreux, mais “dont la qualité est admirée”, enfin des grandes écoles de très haut niveau.

Le journal salue aussi la démographie de la France, “meilleure que celle de ses voisins”.

Pour The Economist, le malaise français tient d’abord à ce que “l’économie a perdu du terrain”.

“En termes de PIB (produit intérieur brut) par tête, les Français sont passés en 25 ans de la 7e à la 17e place”, relève l’hebdomadaire, et ceux-ci “ressentent bien cette dégringolade”.

The Economist incrimine “une économie lourdement planifiée qui a atteint ses limites”, même si elle permet encore des réussites telles que le train à grande vitesse TGV.

Enfin les hommes politiques auraient “manqué avec constance d’expliquer aux citoyens pourquoi le pays ne pouvait continuer ainsi”.

A eux, en vue des élections de 2007, de convaincre les électeurs que “l’efficacité économique et la justice sociale peuvent être compatibles”.

 27/10/2006 10:17:53 – © 2006 AFP