Deux ans de prison avec sursis pour Xavier Niel, pionnier du net

 
 
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Xavier Niel, fondateur de la société Iliad, maison-mère du fournisseur d’accès internet Free, le 11 septembre 2006 à Paris (Photo : Mehdi Fedouach)

[27/10/2006 14:19:02] PARIS (AFP) Xavier Niel, pionnier de l’internet en France, a été condamné vendredi à 2 ans d’emprisonnement avec sursis et 250.000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Paris, pour recel d’abus de biens sociaux dans une affaire liée à des faits de proxénétisme.

Actuellement vice-président du conseil d’administration et directeur général délégué à la stratégie d’Iliad, maison-mère du fournisseur d’accès à internet Free, M. Niel, 39 ans, avait été renvoyé en correctionnelle car la justice le soupçonnait d’avoir empoché près de 5.000 euros par mois en espèces sur les recettes d’un des sex-shops dans lesquels il avait investi.

Au total, la somme qu’il aurait ainsi accumulée sur trois ans avoisinerait 200.000 euros, selon l’estimation qu’il a lui-même donnée dans une interview au Monde.

La 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris est allée légèrement en-deçà des réquisitions du parquet qui, le 20 septembre, avait demandé une peine de 2 ans d’emprisonnement assortie d’une amende de 375.000 euros.

Celui qui devait lancer avec succès en 1999 le fournisseur d’accès internet Free a investi presque 10 millions de francs dans les sex-shops entre 1992 et 1997, conservant ses parts jusqu’à ce que l’affaire judiciaire éclate en 2004.

Dans ses réquisitions, le représentant du parquet, Stéphane Hardouin, tout en soulignant la “success story à la française” de M. Niel, s’était étonné qu’il “ait persisté dans ses déviances” après sa réussite.

D’abord mis en examen pour “proxénétisme aggravé” et incarcéré pendant un mois, M. Niel avait finalement été lavé de cette accusation par un non-lieu rendu le 30 août 2005 par le juge d’instruction Renaud Van Ruymbeke.

Seul le délit de recel d’abus de biens sociaux avait été retenu contre lui.

Interrogé vendredi par l’AFP à l’issue du délibéré, M. Niel n’a fait aucun commentaire.

Le tribunal a par ailleurs condamné les co-prévenus de M. Niel, notamment les responsables de sex-shops dans lesquels avait investi l’entrepreneur, à des peines d’emprisonnement pour partie assorties du sursis, ainsi qu’à des peines d’amende.

La justice leur reprochait notamment des faits de proxénétisme.

Devant le tribunal, l’un d’entre eux, Mario Cesca, gérant du Roxane, sex-shop installé à Strasbourg, avait reconnu que les “artistes visuelles” de son magasin pratiquaient des “attouchements à nature sexuelle”.

“Au départ, le magasin ne marchait pas du tout, les filles ont proposé de se laisser toucher, on a commencé à tolérer”, avait-il expliqué à la barre.

 27/10/2006 14:19:02 – © 2006 AFP