Etats-Unis : fort ralentissement de la croissance au 3e trimestre

 
 
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Le dôme du Capitole à Washington (Photo : Mark Wilson)

[27/10/2006 16:02:55] WASHINGTON (AFP) La croissance américaine a fortement décéléré au troisième trimestre, apportant une mauvaise nouvelle de plus pour les républicains à dix jours des élections parlementaires.

La croissance a décéléré à 1,6% (en rythme annuel) après 2,6% au trimestre précédent, ce qui est le rythme le plus faible depuis le début 2003.

Le ralentissement s’explique avant tout par le retournement du marché immobilier, où les transactions ont accusé une chute spectaculaire de 17,4% — du jamais vu depuis 1991, qui avait été une année noire pour l’immobilier aux Etats-Unis.

C’est une déception pour les analystes et une très mauvaise nouvelle pour les républicains à l’approche des élections du 7 novembre.

“Le rapport augmente les probabilités que les démocrates progressent fortement lors des prochaines élections”, résume John Lonski de Moody’s Investors Service.

L’analyste souligne que la décélération a été exagérée par la mauvaise santé du marché immobilier et du commerce extérieur mais que, si l’on exclut ces deux secteurs, l’économie est restée vigoureuse au troisième trimestre: les ménages ont continué de dépenser et les entreprises à investir.

“Mais la nouvelle principale reste que l’économie a ralenti à 1,6% et l’Américain moyen se fiche de savoir que la faiblesse est exagérée. Ce rapport ne peut qu’aider les démocrates”, ajoute M. Lonski.

Les élections du 7 novembre renouvelleront l’ensemble des sièges de la Chambre des représentants et un tiers du Sénat.

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Maisons à vendre à Centreville, en Virginie, le 29 août 2006 (Photo : Paul Richards)

Elles s’annoncent très difficiles pour les républicains empêtrés dans une guerre d’Irak qui n’en finit pas. L’impopularité personnelle du président Bush n’aide pas non plus les candidats républicains et le seul sujet qui pourrait leur apporter une bouffée d’air, l’économie, s’est révélé peu payant.

Les prix de l’essence ont chuté depuis l’été, la Bourse vole de record en record, alors que le chômage reste à des niveaux très bas et que les déficits publics se réduisent.

Pourtant, selon un sondage de l’institut Pew publié vendredi, seuls un tiers des Américains jugent que l’économie est en bonne santé contre 65% d’un avis contraire.

Les républicains n’ont cessé de s’étonner de ce paradoxe.

“Nous avons eu une guerre. Nous avons dû dépenser beaucoup d’argent pour la défense et la sécurité. Nous avons traversé les attentats du 11-Septembre (…) Et malgré cela, l’économie affiche une santé record”, soulignait le vice-président Dick Cheney à la mi-octobre avant de s’interroger: “les gens nous en sont-ils assez reconnaissants? Je ne sais pas”.

La Maison Blanche a tenté vendredi de minimiser le ralentissement économique en affirmant, par la voix de son porte-parole Tony Snow, que “tout le monde s’y attendait” et que les prévisionnistes avaient unanimement confiance dans le fait que “l’économie va continuer à rebondir”.

Mais le poids du logement dans la décélération économique brouille le message. Dans un pays où l’accession à la propriété est un rêve unanimement partagé, la correction de l’immobilier est vécue comme une menace très parlante.

Les rapports publiés cette semaine, faisant état d’une chute marquée des prix de vente des logements (près de -10% sur un an dans le neuf en septembre), n’ont rien fait pour rassurer les propriétaires lourdement endettés.

“Le prochain élément décisif pour les élections sera le rapport sur l’emploi de vendredi prochain”, prédit Jason Schenker du groupe Wachovia.

Les analystes tablent sur 125.000 créations d’emplois en octobre, après 51.000 en septembre.

“Si nous avons un nouveau mauvais chiffre, il est clair que la détériortion du marché de l’emploi sera très présente à l’esprit des électeurs”, ajoute M. Schenker.

 27/10/2006 16:02:55 – © 2006 AFP