Wall Street, inquiet pour l’immobilier, cherche des signes sur la croissance

 
 
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Des visiteurs regardent des courtiers à la Bourse de New York, le 18 octobre 2006 (Photo : Mario Tama)

[28/10/2006 07:13:31] NEW YORK (AFP) Wall Street va chercher la semaine prochaine à confirmer son scénario d’un ralentissement en douceur de l’économie américaine, alors que les courtiers se sont récemment inquiétés de la nette décélération du marché immobilier.

Lors de la semaine écoulée, l’indice des 30 valeurs vedettes, le Dow Jones Industrial Average (DJIA), a pris 0,73% terminant vendredi à 12.090,26 points.

L’indice composite du Nasdaq a lui gagné 0,35% par rapport à vendredi dernier, clôturant à 2.350,62 points.

L’indice élargi Standard and Poor’s 500 (SP 500) a engrangé dans le même temps 0,64%, à 1.377,34 points.

Sur le marché obligataire, le rendement du bon du Trésor à 10 ans a baissé à 4,675% contre 4,784% vendredi dernier, et celui du bon à 30 ans à 4,796% contre 4,904%.

Le Dow Jones a enchaîné record sur record cette semaine, terminant quatre séances sur cinq à des plus hauts historiques. Mais alors que Wall Street avait ouvert la semaine en fanfare, elle l’a terminée dans la morosité automnale, après une estimation de croissance américaine bien en-dessous des attentes.

La croissance économique a décéléré à 1,6% après 2,6% au trimestre précédent, ce qui est le rythme le plus faible depuis le début 2003.

Le ralentissement s’explique avant tout par le retournement du marché immobilier, où les transactions ont accusé une chute spectaculaire de 17,4% — du jamais vu depuis 1991, qui avait été une année noire pour le secteur aux Etats-Unis.

“La question est: le déclin des prix du pétrole va-t-il suffire à compenser l’impact négatif qu’exerce le ralentissement du marché immobilier sur la confiance et les dépenses des consommateurs?”, a estimé Hugh Johnson, analyste chez Johnson Illington Advisors.

“C’est le pari qu’avaient fait les investisseurs jusqu’à présent et c’est ce qui avait permis à la Bourse de progresser. Mais les derniers chiffres de l’immobilier et la légère remontée des prix du pétrole viennent érafler cette thèse”, a-t-il ajouté.

Selon l’analyste, les prix du pétrole et les chiffres de l’immobilier sont désormais les deux principales préoccupations du marché, bien avant les résultats des entreprises et la politique de la Réserve fédérale.

“Le vrai problème est de savoir ce qu’il va advenir de l’économie et des résultats au quatrième trimestre 2006 et en 2007, pas ce qu’il s’est passé au troisième trimestre”, a souligné M. Johnson.

Selon lui, les chiffres macro-économiques de la semaine à venir devraient confirmer que l’économie américaine ralentit mais sans sombrer dans la récession.

Un avis partagé par les économistes de Global Insight, Nigel Gault et Brian Bethune.

“Alors que la faiblesse de la croissance a attisé les peurs concernant un potentiel calage de l’économie, les indicateurs de la semaine à venir devraient au contraire plaider en faveur du scénario du ralentissement en douceur”, ont-ils estimé.

Les économistes s’attendent en effet, selon leur consensus, à une hausse des créations d’emplois en octobre (rapport sur l’emploi, vendredi), à des indicateurs d’activité industrielle globalement bien orientés (ISM mercredi et Chicago PMI mardi), et à une progression de la confiance des consommateurs (Conference Board, mardi).

Les publications de résultats du troisième trimestre se poursuivront par ailleurs à un rythme moins soutenu avec notamment Viacom et Kodak mardi et Procter and Gamble et Time Warner mercredi. Les compagnies du SP 500 ont jusqu’à présent battu les attentes des analystes pour 70% d’entre elles.

Le principal problème de Wall Street pourrait finalement venir de la valorisation jugée trop élevée des actions, en raison de la forte hausse du marché depuis trois mois. Depuis la mi-juillet, le Dow Jones a grimpé de 12,6%.

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 28/10/2006 07:13:31 – © 2006 AFP