Le chat “sans engagement” séduit utilisateurs et investisseurs

 
 
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Les fondateurs de eBuddy, Jan-Joost Rueb, Onno Bakker et Paulo Taylor (de gauche à droite), le 12 octobre 2006 à AMsterdam (Photo : Maartje Blijdenstein)

[28/10/2006 09:13:31] AMSTERDAM (AFP) Une start-up néerlandaise qui permet de chatter sur internet sans avoir à télécharger de logiciel spécifique se positionne en tête d’une génération montante d’entreprises européennes du secteur, avec 75.000 nouveaux utilisateurs chaque jour.

L’idée des fondateurs de eBuddy, le trio Jan-Joost Rueb, Onno Bakker et Paulo Taylor, est simple : permettre aux internautes de chatter par MSN, Yahoo ou AOL sans avoir à télécharger leurs logiciels de messagerie instantanée.

eBuddy est très utile au bureau, où le réseau d’entreprise interdit souvent le téléchargement de tels programmes, ou bien pour les étudiants, comme Andréa Domankusic.

“Mon frère et ma mère ne veulent pas que je télécharge MSN, car cela ralentit l’ordinateur, alors je chatte par le biais du site eBuddy, ce qui me coûte beaucoup moins cher que d’appeler mes amis au téléphone”, a expliqué à l’AFP cette étudiante française à La Haye.

Soulignant ses 35 millions de clients enregistrés en moins de deux ans, le magazine Red Herring, spécialisé dans l’information et les technologies, a qualifié eBuddy de “prochain géant du Net européen”.

Environ 40% de ses utilisateurs sont basés en Europe, 35% en Amérique du sud, 15% aux Etats-Unis et au Canada et 10% en Asie. Les trois quarts d’entre eux ont entre 13 et 25 ans, un segment très attractif pour les publicitaires.

“Pour les jeunes, chatter est l’un des modes de communication préférés. Souvent, les annonceurs ne connaissent pas eBuddy, alors je leur dis : +Demandez à vos enfants!+. Le lendemain, ils me rappellent en s’exclamant : +Mon fils connaît votre site!+”, a indiqué M. Rueb.

En deux ans, eBuddy, qui emploie 30 personnes, a déménagé de locaux encombrés et poussiéreux vers des bureaux high-tech donnant sur les canaux du vieux centre d’Amsterdam.

Rueb et Bakker, la trentaine à l’allure décontractée, ont vécu la première bulle internet. Cette fois, disent-ils, cela n’a rien à voir.

“Il te suffisait alors d’avoir une bonne idée pour que les gens investissent. Maintenant, ils attendent que tu puisses démontrer que tu gagnes de l’argent”, a indiqué M. Bakker.

Leur site générait déjà des revenus grâce à la publicité avant de recevoir récemment cinq millions d’euros du Néerlandais Lowland Capital Partners, qui seront investis dans la recherche et développement et le dépôt de brevets.

eBuddy mise ainsi fortement sur le développement du chat par téléphone mobile. “Pour vous et moi, chatter par téléphone semble inimaginable car nous ne savons pas manier le téléphone assez rapidement, mais les jeunes sont si agiles que le chat est devenu partie intégrante de leur mode de vie”, a insisté M. Bakker.

Le service, qui compte quatre millions d’utilisateurs, est actuellement gratuit, mais devrait être rendu payant.

eBuddy a aussi dans ses cartons la mise au point d’un login unique pour chatter avec des interlocuteurs différents sur des réseaux divers.

Sauvegarder les conversations ou bien créer des espaces communautaires avec des zones dédiées aux rencontres amoureuses, autant d’idées que le site compte développer.

eBuddy aimerait aussi devenir le fournisseur de sites communautaires ne disposant pas encore d’espaces de chat.

Pour l’analyste des médias britannique Bill Thompson, eBuddy a un fort potentiel de croissance, mais une courte échéance pour réussir. “Ils disposent d’un an à 18 mois pour devenir un service dont tout le monde a besoin”, a-t-il déclaré à l’AFP.

“Ce n’est pas dans l’intérêt de Google, MSN ou AOL d’admettre sur leur portail un concurrent qui captera ses propres ressources publicitaires”, a-t-il poursuivi.

Seule une base solide de clients fidélisés peut permettre à eBuddy de s’engager avec d’autres sites, comme les sites communautaires, estime-t-il.

 28/10/2006 09:13:31 – © 2006 AFP