IDE : le cru de 2005 sera t il reconduit ?

 
 

export110906200.jpgUne
bonne nouvelle en ce mois d’octobre : les Investissements directs étrangers
(IDE) et les investissements de portefeuille ont augmenté au cours des neufs
premiers mois de l’année 2006 en comparaison avec la même période une année
auparavant. Leur montant s’est élevé à 778 millions de dinars contre 1,1
milliard de dinars prévus pour toute l’année. C’est ce qui ressort du moins
de statistiques officielles fournies par l’Observatoire de la conjoncture
économique relevant de l’Institut National des Statistiques (INS) et
l’Agence de Promotion des investissements extérieurs (FIPA).

Empressons nous de souligner de prime abord le bon comportement de
l’investissement de portefeuille qui s’est distingué en enregistrant un
accroissement annuel de 50,5% par rapport à septembre 2005. Le montant de
cet investissement s’est élevé à 85,2 millions de dinars contre 56,6
millions de dinars une année auparavant. Cette performance ne tient pas
compte de la prise de participation à hauteur de 35% du groupe émirati
Dig-Tecom dans la capital de l’opérateur public Tunisie Télécom.

Quant aux IDE, leur montant a atteint, au terme des neuf premiers mois de
l’année en cours, un montant de 692,8 millions de dinars contre 637,3
millions de dinars à pareille époque de l’année précédente réalisant ainsi
un accroissement annuel de 8,7%.

La répartition sectorielle révèle que les flux ont notamment concerné les
secteurs de l’énergie et du tourisme dont le rythme de progression était
respectivement de 39,5% et de 37%.

En drainant 375,8 millions de dinars, le secteur de l’énergie (prospection
pétrolière) a accaparé à lui seul 54% des flux mobilisés durant les neufs
premiers mois.
Le secteur touristique a mobilisé, pour sa part, une enveloppe de 16,3
millions dont 11,6 millions de dinars ont été fournis par le groupe
koweitien « Koweit Touristic » pour acquérir un centre d’animation et 100
mille dinars pour créer un seul nouveau projet .

Les IDE à destination des autres secteurs ont par contre régressé. Le
montant des Ide mobilisés par les industries manufacturières ont quasiment
stagné n’en demeure pas moins que 288 projets ont vu le jour au cours de
cette période rendant ainsi possible la création de plus de dix mille
nouveaux emplois. Leur montant s’est élevé à 263,3 millions de dinars contre
265,2 millions de dinars une année auparavant.

Cette enveloppe a servi pour financer 100 nouveaux projets pour un montant
de 49,13 millions de dinars et 188 extensions pour un montant de 214,2
millions de dinars.

Par branche, les industries électroniques ont accaparé 23% des Ide à
destination des industries manufacturières, soit 60,8 millions de dinars
dont 9,65 millions de dinars ont servi pour financer 11 nouveaux projets et
51,1 millions de dinars pour boucler le schéma de financement de quelque 36
extensions.

Le textile – habillement, branche confrontée à des contraintes d’adaptation
face à la concurrence sud-est asiatique, vient en seconde position. Ce
secteur n’a attiré que 55,8 millions de dinars répartis en 16,8 millions de
dinars pour financer pas moins de 45 nouveaux projet dont celui du groupe
français Aubade (lingerie fine féminine) et le reste pour financer 52
extensions d’implantations étrangères dont celle du groupe italien Benetton.

Les secteur des services a drainé un montant d’ide de l’ordre de 35,1
millions de dinars dont 27,4 millions de dinars ont été investis dans le
secteur des communications, 2,1 dans la branche informatique, 4 millions de
dinars dans le télé marketing (call centers) et 1,6 million de dinars dans
les bureaux d’études et autres structures de conseil.
Les Ide attirés par le secteur agricole demeurent modestes. Ils sont estimés
à 2,4 millions de dinars qui ont servi à financer 4 extensions de projets.

Pour mémoire, rappelons qu’en 2005, les flux d’investissements directs
bénéficiant à la Tunisie ont atteint un niveau qualifié officiellement d’ «
appréciable ». Ce montant a dépassé le cap d’un milliard de dinars pour se
situer à 1,016 milliard de dinars, enregistrant un taux de progression de
27,6% par rapport à leur niveau en 2004, et ce, en dépit de l’absence en
2005, de cessions de parts sociales ou d’opérations de privatisation
d’envergure à l’exception de celles de la Banque du sud et de la SOTACIB
pour des montants respectifs de 97 millions de dinars et de 48, millions de
dinars.

La hausse enregistrée a pratiquement concerné tous les secteurs à
l’exception du tourisme, de l’agriculture et de la pêche. Ces deux dernières
activités n’ont attiré que 7 millions de dinars contre 10 millions de dinars
en 2004. Cette tendance à la baisse semble se poursuivre en 2006.