France : baisse du chômage à 8,8% en septembre, Chirac se félicite

 
 
SGE.GXI11.301006203925.photo00.quicklook.default-184x245.jpg
Le taux de chômage

[30/10/2006 20:41:57] PARIS (AFP) Le chômage a repris en septembre son mouvement de baisse engagé depuis plus d’un an et demi, le taux revenant à 8,8% et le nombre de demandeurs d’emploi diminuant de 1,4% en un mois, ce dont Jacques Chirac n’a pas manqué de se féliciter lundi.

Fin septembre, la France comptait 2.129.300 millions de demandeurs d’emploi en catégorie 1, soit 30.400 de moins qu’en août, selon les chiffres de l’Insee diffusés par le ministère de l’Emploi, qui servent de baromètre officiel.

Cela représente une baisse de 10,7% en un an, et même de 14,2% en Ile-de-France.

La catégorie 1 inclut les personnes immédiatement disponibles, à la recherche d’un CDI à temps plein et ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois.

Il faut remonter au second semestre 2001, sous le gouvernement Jospin, pour retrouver un tel niveau.

La baisse a davantage profité aux chômeurs de longue durée (-3,0% en un mois) qui forment toujours près d’un tiers des demandeurs, mais a peu touché les jeunes de moins de 25 ans (-0,4%).

Au gouvernement, c’est le soulagement : en août, la baisse quasi-continue du chômage depuis février-mars 2005 avait marqué une pause.

Le taux de chômage, calculé selon la norme du Bureau international du travail (BIT), la seule qui permette des comparaisons internationales, était même remonté, de 8,9% en juillet à 9% en août.

Dans une interview au Figaro devant paraître mardi, Jacques Chirac s’est félicité de “la bonne direction” reprise par les statistiques.

“C’est 350.000 chômeurs de moins en un an et demi”, a poursuivi M. Chirac, en arrondissant légèrement le nombre de 344.700 demandeurs d’emploi de moins recensés de février 2005 à septembre 2006 par le ministère de l’Emploi.

“Nous mettons tout en oeuvre pour que la France passe sous la barre des 8 % en 2007. C’est volontariste et c’est possible”, a ajouté le chef de l’Etat, allant au-delà des prévisions les plus optimistes.

Dans une interview à paraître dans La Tribune, le ministre délégué à l’Emploi Gérard Larcher s’est lui aussi livré au jeu des prévisions : “8,6% en fin d’année, 8,4% au moment des élections et 8% fin 2007”, a-t-il dit.

Devant des journalistes, le ministre de l’Emploi Jean-Louis Borloo a attribué la baisse aux différentes mesures gouvernementales. “J’avais prévu qu’on serait sous les 9% à la fin de l’année (2006) et à 8,6% courant 2007, on est un peu en avance”, a-t-il dit.

Il a assuré, s’appuyant sur l’Insee, que la France était “entrée dans un cercle vertueux”, qui plus est “sans effet démographique”, c’est-à-dire sans coup de pouce de l’évolution du nombre d’actifs.

Une évolution difficile à croire pour Eric Heyer, économiste à l’Office français des conjonctures économiques (OFCE) : “La population active continue d’augmenter à un rythme moindre, il n’y a pas de honte à le dire, sinon comment expliquer cette baisse du taux de chômage ?”, s’est-il interrogé.

La baisse de septembre provient, selon lui, du retour de la croissance et du retour en grâce de l’emploi aidé : “Si on continuait à détruire autant d’emplois aidés qu’en 2002, 2003, la baisse du chômage serait moins forte”.

“La plupart des bonnes nouvelles sont malheureusement derrière nous”, a commenté pour sa part Sylvain Broyer, économiste Ixis-CIB, qui s’attend à une amélioration “continue” mais “très graduelle” pour les mois à venir.

“Les entreprises font encore face à une concurrence internationale extrêmement forte et le niveau de productivité reste relativement élevé : en termes de créations d’emplois réguliers, soumis à cotisations sociales, l’embauche reste frileuse par rapport à ce que la croissance suggérerait”, a-t-il estimé.

 30/10/2006 20:41:57 – © 2006 AFP