[31/10/2006 18:06:44] PARIS (AFP) Les Français reprennent goût au téléphone fixe, à condition qu’il soit moins cher: ils n’hésitent plus à se désabonner de France Télécom et plébiscitent la téléphonie sur internet (VoIP), selon les chiffres publiés mardi par l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep). Proposé par presque tous les concurrents de l’opérateur historique, le dégroupage total, qui permet de quitter France Télécom en ayant un accès internet haut-débit (ADSL), a connu son envol ces 12 derniers mois. Fin juin, 1,2 million de personnes avaient fait ce choix, quatre fois plus qu’un an plus tôt (261.000). Il est aujourd’hui plus facile à l’usager de quitter France Télécom. La période d’engagement minimum d’un an a été ramenée à six mois. Un nombre croissant de fournisseurs d’accès internet proposent aussi à ceux qui emménagent dans un nouveau logement d’opter pour leurs services sans s’abonner à France Télécom, en devenant directement dégroupés. Les clients sont alors devant le choix suivant. Soit ils s’abonnent pour 15 euros par mois à France Télécom, avec en sus le prix des communications et l’éventuel accès à internet, soit ils optent pour les offres “triple-play”. Pour environ 30 euros par mois, celles-ci comprennent l’ADSL, le téléphone fixe avec des communications illimitées en France et parfois vers l’étranger (téléphonie sur IP ou VoIP) et des chaînes de télévision.
En quittant l’opérateur historique, les abonnés internet (11,1 millions en haut débit, 3,1 en bas débit) redécouvrent l’usage du téléphone fixe. 4,839 millions d’entre eux ont ainsi opté pour la VoIP, dont l’Arcep souligne le “développement très rapide”. “En un an, près de 3 millions d’abonnements supplémentaires à des services de téléphonie sur IP ont été souscrits, ce qui représente une croissance de 149,6% sur un an”, relève l’Autorité. Au deuxième trimestre, la VoIP représentait 17% des volumes de téléphonie fixe, soit dix points de plus en un an. Son essor stimule le fixe en général. “Le volume de trafic au départ du fixe s’est stabilisé alors qu’il baissait à un rythme de l’ordre de 4% par an auparavant”, note l’Arcep. De quoi compenser le recul de la téléphonie traditionnelle, dont le trafic chute de 10,2%. Globalement, téléphoner depuis un fixe coûte moins cher qu’auparavant: le volume des appels gagne 0,6% mais les revenus diminuent de 11,2%. Alors que l’opérateur historique misait surtout sur les communications pour faire des bénéfices, les fournisseurs d’accès internet privilégient les services payants, facturables en plus de la téléphonie (présentation du numéro, par exemple). Selon l’Arcep, les revenus des accès, abonnements et services supplémentaires (1,442 milliard d’euros au deuxième trimestre) sont désormais supérieurs à ceux générés par les communications (1,336 milliard). Auparavant, pour appeler à moindre coût, les clients optaient pour la présélection d’un autre opérateur sur leur téléphone fixe: ce procédé, encore très prisé il y a quelques années, recule de 8,9% en volume. Les conséquences sont identiques en ce qui concerne les cartes téléphoniques, dont les revenus chutent de 16,3%. “Ce marché subit la concurrence des forfaits illimités à l’étranger que proposent plusieurs opérateurs depuis début 2006 et qui tendent à se substituer aux cartes téléphoniques sur certaines destinations”, indique l’Arcep. Pour réagir à la perte de clientèle, France Télécom a lancé début octobre des formules “tout compris”, avec abonnement et communications incluses, mais limitées à 150.000 clients. |
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