EADS nomme Fabrice Brégier N.2 d’Airbus et simplifie encore sa gouvernance

 
 
SGE.HGN36.311006195159.photo00.quicklook.default-211x245.jpg
Le président d’Eurocopter, Fabrice Brégier, au 46e salon du Bourget, le 18 juin 2005 (Photo : Pierre Verdy)

[31/10/2006 19:52:18] PARIS (AFP) Le président d’Eurocopter Fabrice Brégier a été nommé, comme attendu, directeur général délégué d’Airbus pour seconder son président Louis Gallois dans le redressement de l’avionneur européen aux prises avec les lourds retards de l’avion géant A380.

“Louis Gallois, président exécutif d’Airbus, et Fabrice Brégier forment ainsi le bureau de la présidence d’Airbus”, a annoncé mardi soir EADS, la maison mère d’Airbus, à l’issue d’une réunion de son conseil d’administration.

M. Brégier, 45 ans, dont la nomination était acquise depuis mi-octobre, s’empare d’un poste laissé vacant depuis l’éviction début septembre de Charles Champion, qui était également responsable du programme A380.

Son accession au poste de numéro deux du géant européen de l’aéronautique, qui pèse dix fois plus lourd qu’Eurocopter, est un nouvel échelon dans un parcours à succès commencé il y a 13 ans dans l’aéronautique et la défense, au cours duquel il a notamment assumé la direction du missilier MBDA (2001-2003) et, à partir de 2003, d’Eurocopter, filiale à 100% d’EADS.

Membre du comité exécutif d’EADS depuis juin 2005, ce polytechnicien et ingénieur des Mines avait déjà été cité comme successeur possible de Noël Forgeard à la tête d’Airbus en 2005, puis de Gustav Humbert en juin 2006.

Fort de sa réussite à la tête d’Eurocopter, il va s’atteler en tandem avec M. Gallois à la mise en oeuvre du vaste plan de restructuration annoncé il y a un mois par Airbus, qui prévoit des réductions de coûts et une délicate réorganisation industrielle.

M. Brégier est remplacé à la tête d’Eurocopter par Lutz Bertling, 44 ans, jusqu’à présent président d’Eurocopter Allemagne. Ce dernier dépendra hiérarchiquement de Thomas Enders, co-président exécutif d’EADS aux côtés de M. Gallois, précise le groupe.

Après la désignation d’un deuxième Français aux commandes d’Airbus, La nomination d’un Allemand à la tête de l’hélicoptériste semblait incontournable, dans un souci d’équilibre des pouvoirs franco-allemand au sein du groupe européen, détenu à parité par l’Etat français (15%) et Lagardère (7,5%), et DaimlerChrysler (22,5%).

Dans la foulée, EADS, “soucieux d’accentuer la transparence”, a annoncé deux mesures destinées à améliorer sa gouvernance et son organisation, dont les défaillances ont été pointées du doigt au fil des crises successives traversées par le groupe européen depuis 2005.

La maison mère d’Airbus a ainsi décidé de simplifier une nouvelle fois l’organigramme, en confiant la direction financière d’Airbus à l’actuel directeur financier d’EADS, Hans Peter Ring. Il cumulera les deux fonctions à compter du 1er janvier 2007.

Un premier effort de rationalisation des strates dirigeantes, réclamé par les Français, avait été accompli en octobre avec la désignation à la tête d’Airbus de M. Gallois, resté co-président d’EADS.

Par ailleurs, MM. Enders et Gallois “rapporteront régulièrement sur tous les grands projets, programmes et questions d’importance – y compris les sujets relatifs à Airbus – aux deux présidents du conseil d’administration d’EADS, Manfred Bischoff et Arnaud Lagardère, afin de mieux préparer les discussions et les choix du conseil”, souligne le groupe européen.

“Ces changements dans la structure du management représentent de nouvelles mesures destinées à améliorer la gouvernance d’entreprise du groupe et à en optimiser l’efficacité “, selon MM. Bischoff et Lagardère, cités dans le communiqué.

 31/10/2006 19:52:18 – © 2006 AFP