La France va bien mais peut mieux faire, juge le FMI

 
 
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Alessandro Leipold le 23 avril 2006 à Washington (Photo : Brendan Smialowski)

[01/11/2006 15:53:58] WASHINGTON (AFP) Le Fonds monétaire international a légèrement relevé mercredi sa prévision de croissance du PIB en France en 2006, et salué les efforts du gouvernement en matière de réforme, tout en estimant que le pays “doit mieux faire”, notamment en matière de déficit et de réforme du travail.

“La France va bien mais elle doit mieux faire”, a résumé Alessandro Leipold, directeur adjoint du département européen du FMI, lors d’une conférence téléphonique.

L’institution financière internationale a une nouvelle fois révisé en hausse sa prévision de croissance pour la France en 2006 pour la porter à 2,5% après l’avoir déjà relevé en septembre de 2% à 2,4%.

Il a toutefois maintenu sa prévision à 2,3% pour 2007.

“Après avoir stagné au premier semestre 2005, l’activité économique a fortement rebondi, soutenue par une demande intérieure solide”, a expliqué le FMI qui met en avant le recul du chômage, la hausse du salaire minimum et médian ainsi que les taux d’intérêts bas.

La reprise de la croissance dans les pays européens voisins a également relevé le niveau des exportations, note le FMI.

Ces nouvelles prévisions sont optimistes, au regard des autres projections connues.

Le ministre français des Finances Thierry Breton a rappelé fin octobre qu’il tablait sur une progression du produit intérieur brut (PIB) comprise en 2% et 2,5% en 2006, “plutôt dans le haut de la fourchette”, et l’Insee prévoit +2,3%.

Elles ne doivent pas cacher l’étendue des réformes à accomplir, nuance le Fonds.

“Le déficit budgétaire est encore élevé, le secteur public est étendu et la réduction du poids de la dette a tout juste, tout juste, commencé”, a affirmé M. Leipold.

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Le logo du Fonds monétaire international

Le FMI table sur un déficit public égal à 2,6% du PIB en 2006, une prévision plus favorable que celle du gouvernement français qui mise sur 2,7% en 2006.

A cet égard, les administrateurs du Fonds jugent avec une sévérité particulière le projet de budget 2007 et les réductions d’impôts qu’il prévoit.

“Considérant la réduction d’impôt prévue pour 2007, nous pensons que le budget 2007 marque une pause inopportune dans l’ajustement budgétaire”, a déclaré M. Leipold.

“Cela ne veut pas dire que le poids de la fiscalité ne doit pas être réduit”, a-t-il expliqué. “Mais cela doit être accompagné d’une réduction équivalente des dépenses, ce qui n’est pas le cas dans le budget”.

Autre nécessité, selon le Fonds : accroître la “flexibilité” du marché du travail en réduisant le fossée entre contrats permanents et emplois précaires.

Selon le FMI, les contrats de type CDI sont trop difficiles à casser et confrontent les entreprises à une “incertitude judiciaire” jugée “pas très utile”.

“Les entreprises ne sont pas autorisées à licencier leur personnel pour accroître leur bénéfice, seulement pour les maintenir”, regrette le Fonds.

Le FMI souhaite également que soit mis fin au “cercle vicieux” par lequel l’Etat puise dans le budget pour garantir des salaires minimum jugés trop élevés.

Sur le front du chômage, le FMI estime que le recul enregistré au cours des derniers mois est réel. “Entre 0,2 et 0,3 point de pourcentage de cette diminution reflète une baisse structurelle”, a souligné Luc Everaert, chef du département Europe du Fonds, au cours de la conférence téléphonique.

De ce point de vue, comme en matière de déficit et de réforme du système des retraites, l’échéance présidentielle de 2007 ne doit pas empêcher le gouvernement de poursuivre ses réformes, estime le fonds, qui y voit même un encouragement à ouvrir le débat public.

Pour peu que ce soit sur le mode du “consensus”, a-t-il précisé, en référence à l’échec des négociations sur le contrat nouvelle embauche CPE, en avril.

 01/11/2006 15:53:58 – © 2006 AFP