[01/11/2006 21:51:37] WASHINGTON (AFP) L’industrie américaine a connu en octobre sa plus faible croissance en trois ans, en raison des difficultés du secteur automobile et de l’immobilier, avec un indice ISM en baisse à 51,2% contre 52,9% en septembre, a indiqué mercredi le groupement national des directeurs d’achats du secteur. C’est une déception pour les analystes qui s’attendaient à un indice à 53%. Un niveau supérieur à 50% de l’indice ISM reflète une augmentation de l’activité. “La croissance de l’activité dans le secteur industriel est tombée en octobre à son plus bas niveau depuis juin 2003”, a souligné Norbert Ore, président de l’ISM, dans un communiqué. La production et les nouvelles commandes notamment ont ralenti. L’indice mesurant la production s’est établi à 51,9% en octobre contre 56,1% en septembre et celui des commandes est passé à 52,1% contre 54,2%. “Le secteur n’est pas immunisé contre la correction de l’immobilier résidentiel, et il est directement affecté par les problèmes de l’industrie automobile”, a indiqué Nigel Gault du cabinet Global Insight. L’immobilier traverse une nette correction aux Etats-Unis et toute la question est de savoir combien de temps il lui faudra pour se redresser. Le retournement du marché affecte les consommateurs, qui se sentent plus vulnérables avec la dépréciation de leur logement, mais également les industriels qui voient la demande baisser. De leur côté, les constructeurs automobiles sont dans une phase difficile depuis plusieurs mois, à cause notamment de la flambée des prix de l’essence. Aussi, même si les entreprises industrielles continuent d’investir, “cela ne peut pas faire contre-poids à la baisse des dépenses des consommateurs pour les biens d’investissement”, souligne Daniel Meckstorth, le chef économiste de l’alliance des industriels MAPI. Compte-tenu de la faiblesse des indicateurs avancés de l’ISM comme les commandes, les analystes estiment que l’industrie a encore quelques mois difficiles devant elle. “Le ralentissement devrait se poursuivre dans les mois à venir”, estime Jason Schenker du groupe Wachovia. Les économistes soulignent toutefois que, pour la première fois en plus d’un an, les prix facturés aux industriels ont baissé en octobre. “Cela devrait réduire les pressions sur les profits des entreprises” et également “donner l’opportunité à la banque centrale américaine de baisser ses taux si la croissance venait à décélérer encore plus”, estime M. Schenker. Selon lui, une première baisse de taux est prévisible pour le premier semestre 2007. Les contrecoups du retournement immobilier se sont également fait sentir dans les dépenses de construction aux Etats-Unis, qui ont baissé de 0,3% en septembre par rapport à août. C’est le cinquième mois de suite que les dépenses de construction n’augmentent pas, a précisé le département du Commerce. Les analystes tablaient sur une stabilité des dépenses de construction. La déception est d’autant plus marquée que le ministère a révisé à la baisse les chiffres d’août pour faire ressortir une stabilité des dépenses de construction, alors qu’il avait dans un premier temps annoncé une hausse de 0,3%. La construction résidentielle a reculé de 1,1%, ce qui marque le sixième mois de baisse consécutif et le niveau le plus bas depuis janvier 2005. Il faut remonter au premier semestre de 1995 pour retrouver une série comparable de six mois de baisse. La construction privée non-résidentielle a progressé de 0,1%, ce qui est la progression la plus faible depuis février. Enfin la construction publique a affiché une augmentation de 0,9%. |
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